J'ai vu ce documentaire de 90 mn et il s'inscrit à la suite des 2 précédents, sur Jérôme Bosch puis Goya, que Stéphane Sorlat n'avait fait que produire. J'ai eu la chance d'assister à une diffusion en sa présence et l'éclairage qu'il a amené était utile. Ici, il est passé derrière la caméra pour nous montrer la modernité de Velazquez, s'inscrivant bien sûr dans le XVIIe siècle mais ayant influencé beaucoup d'artistes, Goya bien sûr puis Manet, les impressionnistes, Picasso, Francis Bacon, jusqu'à l'inénarrable Dali, interviewé par Philippe Bouvard dans une scène hilarante où il réussit à rappeller l'importance de Velazquez ! Un peintre de cour, bien sûr mais aussi des laissés pour compte (Les ivrognes), les nains de la cour qui deviennent chez lui des êtres humains et non des objets d'amusement comme ils l'étaient à l'époque. Des artistes actuels, historiens de l'art, à Paris, Rouen, Madrid ou New York nous expliquent à quel point sa peinture était novatrice, jouant avec le regard du spectateur. Les Ménines, Les fileuses sont quelques-unes des œuvres qu'on peut contempler. Mais c'est presque plus un documentaire sur l'influence de Velazquez jusqu'à aujourd'hui qu'une simple étude de sa peinture et ça n'est pas non plus une biographie linéaire. Le réalisateur n'a pas travaillé à partir d'un scénario écrit, ce qui peut surprendre et désarçonner un peu, décidant de ne pas suivre la chronologie pour ne pas tomber platement dans un documentaire télévisuel mais passant d'une idée à l'autre, et c'est stimulant même si certaines personnes n'aimeront pas forcément cette étude éclatée. Il semblerait que Stéphane Sorlat se tourne maintenant vers Le Caravage et ça, ça devrait donner un autre très bon documentaire.