Personnellement, j'ai trouvé ce film aussi bien voire mieux que Conan le Barbare, malgré le fait qu'il soit considéré comme le "Conan du pauvre". Pourtant, les décors très détaillés, l'action, les personnages et le rythme n'ont rien à envier aux aventures de Schwarzy le Cimmérien au ciné ;
Les méchants sont un roi tyrannique et conquérant (Cromwell) et un sorcier démoniaque (Xusia), tous deux très bien joués et plus crédibles que Thulsa Doom (qui se contente juste... d'être là, nonchalant, et de mourir comme une mouise dans Conan).
Cromwell est un roi machiavélique au look digne de J.R.R. Tolkien, mais capable de rivaliser avec le héros aux combats d'épée. Xusia a une apparence beaucoup plus cauchemardesque et a des pouvoirs plutôt classes (comme arracher le cœur des gens à distance ou prendre l'apparence de quelqu'un d'autre).
Le héros lui-même (Talon) est un ex-prince dont la famille a été massacrée par Cromwell au début du film. Après une ellipse se passant 10 ou 20 ans plus tard, Talon est devenu un barbare digne des œuvres de Robert E. Howard. En plus, il possède une épee à trois lames éjectables (ladite Épée sauvage) qui n'est pourtant pas le seul argument du film. Le film repose également sur des combats et des batailles plus dynamiques que dans Conan, avec des personnages variés et plutôt bien écrits, y compris pour les personnages féminins.
Malgré la présence d'un harem et d'un héros ayant multiplié les conquêtes féminines tout au long de sa carrière de barbare leader de mercenaires, on est très loin de "l'hymne à la virilité" comme dans cette bouse de Deathstalker (un mauvais film de barbares où les femmes ne sont présentes que pour être violées ou aux 3/4 à poil).
J'ai particulièrement aimé les dernières scènes, bien qu'elles aient des idées similaires (voire piquées) au Conan de John Milius :
Vers la fin, Talon est capturé par Cromwell et crucifié comme Jésus (et Conan) lors d'un repas où étaient conviés des rois adverses (que Cromwell voulait tuer pour prendre leurs royaumes). Sauf qu'au lieu d'être abandonné et ressuscité, Talon se sauve tout seul, survit, et est aidé par des souverains redevables (Talon a sauvé les empires de plusieurs d'entre eux).
À force de se battre contre Cromwell, Xusia se révèle à nouveau (il avait pris l'apparence du second de Cromwell, car se dernier l'avait trahi des années plus tôt). Après un combat épique où Talon s'en sort (bien sûr) vainqueur, celui-ci repart à l'aventure à cheval sous le soleil couchant avec ses mercenaires et ses nouveaux alliés, criant même à certains d'entre eux la base même de toute histoire d'aventures et de barbares à la Robert E. Howard : "Viens avec nous ! Il y a des millions de royaumes à sauver, et de femmes à aimer !"
Même si la bande-annonce révèle trop vite les points forts du film, L'Épée sauvage reste une œuvre d'heroic fantasy et de sword & sorcery très regardable, plaisant et percutant. Pour moi, c'est un film culte.