(...) Bien qu’étant une fiction, L’ÉPREUVE s’avère pour le moins authentique et honnête. Erik Poppe y met évidemment une partie de son expérience, transposée sur un personnage féminin, autant sur le terrain, qu’en dehors. L’intelligence du réalisateur étant de faire avant tout de son film une œuvre sur les rapports familiaux. Dès son retour chez elle, après son grave accident, Rebecca est en territoire inconnu. Cloîtrée à la maison avec un mari qui ne voit que la mort en elle et des enfants qui ne supportent plus de vivre dans l’angoisse, préférant même la voir morte une fois pour toute. Malheureusement, bien que le réalisateur montre la culpabilité de Rebecca, il finit par prendre un parti pour le moins délicat. Le film ne remet pas, selon nous, suffisamment en question les actes de cette « mère » de famille. Au contraire, Poppe se sert d’elle et de son rapport avec sa fille aînée pour montrer avant tout l’importance de ce métier pour améliorer le monde. Un propos en soi louable mais qui vient là, justifier les mauvaises décisions de son héroïne, et même la glorifier. D’autant plus étrange que ce personnage se montre particulièrement monstrueux et égoïste. Des sentiments qui surviennent dès la première scène, tandis que Rebecca suit un groupe de femmes kamikazes jusqu’à la fin de leur opération. Appareil en main, prête à capter la meilleure photographie au détriment de la vie d’innocents présents. Ses vagues remises en question ne parviennent pas au final à faire passer l’écœurement éprouvé envers ses actions (...)
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