Erreur de casting
Agée de 45 ans au moment du tournage de ce film, Joan Crawford, joue les prolongations. Elle n'a clairement plus l'âge de jouer le rôle d'Ethel ! On peut d'ailleurs faire la comparaison, avec "Eve"...
le 28 oct. 2023
Un peu de film noir, un peu de romance à plusieurs étages, un peu de gangsters, un peu d'ascension sociale mêlée à l'American dream... "The Damned Don't Cry" est un film assez marqué par le style des années 1950 hollywoodiennes mais avance sous une diversité de registres telles qu'il est parfois un peu difficile de savoir où Vincent Sherman veut en venir. Et ce d'autant plus qu'il y a une parenté étonnante avec un film sorti l'année précédente en 1949, "Boulevard des passions" (Flamingo Road), réalisé par Michael Curtiz et dans lequel Joan Crawford occupait aussi un rôle de premier plan. La seule chose dont je suis sûr, hasard des calendriers et des programmations, Crawford était beaucoup plus magnétique chez Browning dans "The Unknown", 23 ans plus tôt, qu'ici où elle finit par être baladée entre trop de pôles.
Le fait que le retour aux sources introductif soit inséré au forceps, à la faveur d'un flashback très académique dans ce contexte qui entend éclaircir le mystère se cachant derrière le nom de Lorna Hansen Forbes, n'est pas en soi rébarbatif. Un outil narratif classique mais qui peut naturellement s'accompagner de développements appréciables. En revanche c'est bien la continuité psychologique de la protagoniste qui peut poser problème, elle qui sera partie d'une vie anonyme bousculée par un drame familial, découvrant le pouvoir de l’émancipation par la prostitution (à peine esquissée), pour arriver tout en haut de l'échelle sociale après avoir utilisé une poignée d'hommes de plus en plus influents. Une fois atteint ce qui semble constituer son objectif, elle réalise soudainement (et un peu artificiellement) qu'elle est parvenue à ce niveau de richesse en s'étant faite la complice de gangsters notoires. En théorie, la trajectoire pourrait être très intéressante, sur le thème de l'aveuglement résultant d'une forme d'oppression économique et de la manipulation de l'entourage pour arriver à ses fins. Malheureusement la dichotomie entre les pauvres honnêtes qui n'ont pas le choix et les riches enflures qui se comportent comme autant de requins finit par prendre un peu trop de place, la faute à une dernière partie mal négociée et une conclusion un peu bancale dans son virage rédempteur et sa prise de conscience morale.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mon cinéma américain, Top films 1950, Mes films noirs, Avis bruts ébruités et Cinéphilie obsessionnelle — 2023
Créée
le 16 oct. 2023
Critique lue 29 fois
D'autres avis sur L'Esclave du gang
Agée de 45 ans au moment du tournage de ce film, Joan Crawford, joue les prolongations. Elle n'a clairement plus l'âge de jouer le rôle d'Ethel ! On peut d'ailleurs faire la comparaison, avec "Eve"...
le 28 oct. 2023
Un peu de film noir, un peu de romance à plusieurs étages, un peu de gangsters, un peu d'ascension sociale mêlée à l'American dream... "The Damned Don't Cry" est un film assez marqué par le style des...
Par
le 16 oct. 2023
L'Esclave du gang est un film noir sorti en 1950. Il s'oriente très rapidement vers le portrait d'un personnage, d'une héroïne jouée par Joan Crawford en nous racontant le parcours d'une femme dans...
Par
le 17 sept. 2024
Du même critique
Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...
Par
le 20 juil. 2014
144 j'aime
54
"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...
Par
le 10 janv. 2015
140 j'aime
21
Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...
Par
le 8 mars 2014
125 j'aime
11