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Que diable allait-il faire dans cette galère ? C'est la question que je me suis posé en voyant que Mario Bava avait réalisé le second opus des aventures du Docteur Goldfoot, interprété par Vincent Price.

Le premier, production AIP, est une comédie loufoque un peu lourde mais assumant pleinement son style, pourvue d'une hallucinante séquence de poursuite dans les rues de San Francisco (à faire pâlir Steve McQueen), et bénéficiant de la plastique très avantageuse de ses actrices. Dr Goldfoot & the Bikini Machine, le titre vendait du rêve.
Sachant que j'avais passé un bon moment et que sa suite proposait Mario Bava derrière la caméra, je n'ai pas pu m'empêcher de passer outre sa mauvaise réputation afin de me faire mon propre avis.

Je connais mal la genèse de cette séquelle, mais je pense que son problème tient en deux mots : Franco et Ciccio. Apparemment un duo comique italien avec une bonne côte de popularité chez nos amis transalpins. J'ai l'impression que des producteurs italiens se seront immiscé dans le projet pour boucler le budget - AIP restant aux commandes - mais que ceux-ci auront imposé la présence des deux comiques pour avoir quelque chose à vendre à leurs compatriotes. Seulement, le mélange ne prend jamais : toutes leurs apparitions tombent comme un cheveu sur la soupe et aucune n'apporte quoi que ce soit à l'intrigue, comme si elles avaient été ajoutées au scénario alors que celui-ci était déjà écrit.

Alors que les deux acteurs apparaissent comme des personnages secondaires à vocation uniquement comique, sans importance dans l'histoire, ils ont droit à plusieurs scènes qui leur sont entièrement dévolues. Non seulement cela n'a aucune logique, mais en plus, elles recourent à un humour correspondant sans doute à leur style habituel, mais qui n'est pas celui du reste du film. Lorsque celui-ci s'en tient aux acquis du premier volet, cela fonctionne plutôt bien ; cela n'a toujours rien de folichon, mais c'est divertissant. Un peu comme dans Danger Diabolik, Mario Bava s'amuse avec l'esthétique de l'époque pour un résultat kitsch au possible. Malheureusement, chaque nouvelle apparition du duo se montre aussi inutile que la précédente, et surtout perturbe sérieusement le rythme mis jusque-là en place par le réalisateur.

L'espion qui venait du Surgelé (encore un titre qui vend du rêve) mérite donc sa mauvaise réputation, la faute à l'ajout saugrenu de personnages qui n'avaient rien à faire là, et pour lesquels le scénario n'avait pas été écrit. Dommage, car lorsque nous enlevons leur prestation, il s'agit d'une comédie loufoque et kitsch parfaitement dans l'esprit du sympathique premier opus.
Heureusement, les femmes-robots du Docteur Goldfoot sont toujours aussi agréables à l'oeil, et c'est un plaisir de voir Vincent Price cabotiner comme une fou dans ce rôle à contre-emploi.
Ninesisters
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le 7 oct. 2013

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