Lent et étonnamment plat.

L'étau part de la fuite d'un transfuge du KGB à l'Ouest, en 1962. Les Américains s'en remettent à un espion français, Jacques Dévereaux, pour aller voir ce qui se passe entre l'URSS et Cuba. Il y voit les ogives nucléaires et apprend l'existence d'une organisation, Topaz, qui aurait des membres au sein des services secrets français. Il les démasque, mais sa vie familiale n'en sort pas indemne.

C'est un film étonnamment plat et dénué de suspense. Au niveau formel, on suit l'intrigue, qui n'a pas beaucoup d'enjeu. En dehors d'une longue séquence avec l'intermédiaire noir vu depuis les yeux de Devereaux, sans que l'on puisse entendre ce qui est dit, rien d'original, et il n'y a même pas énormément d'humour. L'intrigue est ponctuée de journaux montrant l'évolution de la crise de Cuba, mais le rythme est terriblement lent, et au fond, on se contente de suivre les rouages de la machine d'espionnage, sans grand mystère et sans méchant marquant (malgré la présence au casting de Noiret et Piccoli). Les dialogues sont trop explicatifs et peu inspirés (notamment tous ces passages où l'on vous explique fièrement le fonctionnement du matériel).

On a l'impression d'un Hitchcock qui se cherche, et semble dépassé par son époque. Au niveau de l'ambiance engoncée, le film a l'air de se passer plus à la fin des années 1950 que d'avoir été tourné en 1969.

Bon par contre l'acteur principal a dû inspirer le Don Draper de Mad Men (la coiffure, le costume, le sourire, la facilité déconcertante à tromper sa femme...).