Alors on danse
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le 11 nov. 2023
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Le cinéma d’Abel et Gordon est indéniablement empreint d’un rapport aux corps qui puise son inspiration dans le spectacle vivant. Danseurs ou comédiens, circassiens ou mimes, ils pensent les séquences de cinéma comme autant d’espace-temps suspendus. Souvent, la parole laisse place à des tableaux en mouvements. D’après les dires du duo, rencontré à l’issue de la projection, le projet devait initialement prendre forme en une pièce de théâtre. Ça se ressent, dans le choix des décors, du découpage des scènes et jusque dans la place laissée aux comédiens. Les propositions des artistes sont libres. Libres par leur ton, leur rythme et leur esthétique. Tout semble comme flotter. Une scène en particulier représente cette idée. Alors que tout porte à croire qu’un tir de pistolet causerait la panique dans le bar éponyme, l’action change et la scène finie en danse pour tout le groupe. Il est comme une porosité entre les domaines. Apparaît alors cinéma-danse, fait de corps mouvants au son d’une musique qui les emportent.
A ce propos, les réalisateurs évoquent leur manière de travailler : “L’improvisation a une grande part dans le processus. On écrivait la base et les acteurs proposaient au fur et à mesure. [...]Certaines musiques étaient déjà composées avant le tournage, on a pu travailler avec sur le plateau.”. Ce que font Abel et Gordon s’apparente ni plus ni moins à de l’écriture de plateau. Si, sur une scène, elle permet de coécrire à partir des propositions concrètes des comédiens, cette logique est applicable à un film. Des propositions des acteurs naissent des fils dont les metteurs en scène se saisissent, l’écriture est collégiale et, le plus possible, horizontale : “Pour nous, c’était important que l’équipe soit mise en avant, on travaillait comme une troupe.” De mon côté, j’ai ressenti, pendant le visionnage de l’Etoile filante, que la dynamique de troupe s’était construite pendant le tournage. Elle a évolué au fil du temps, donnant aux séquences du film une saveur différente. Le travail avec la danseuse et chorégraphe japonaise Kaori Ito a été crucial : “ elle a beaucoup proposé sur le tournage, elle était d’une légèreté, elle apporte quelque chose au film”. Je suis d’accord et irai même plus loin, jusqu’à penser que certaines scènes se retrouvent alourdies par les paroles. Dans ce dispositif, l’expressivité des corps, des trognes aux mouvements dansées, des silhouettes aux corps enlacés, est plus éloquente que n'importe quel dialogue.
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Créée
le 2 déc. 2024
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