La magie de Noël, les cadeaux au pied du sapin, les gamins surexcités qui énervent leurs parents dans l'attente de l'arrivée d'un barbu en costume rouge : voilà à peu de chose près ce qui réunit toutes les familles dans le monde entier chaque 25 décembre.
Il n'y a pas à dire, ces festivités hivernales ont tout de même plus de charme que cette fête celte visant à célébrer les morts, du moins est-ce plus joyeux. C'est donc tout naturellement que le charismatique Jack, champion depuis la nuit des temps du championnat d'effroi, après avoir découvert les joies de Noël, va tel un Christophe Colomb des traditions chercher à développer ce nouveau marché de l'événementiel au sein de sa communauté. Cette dernière se révèle toutefois assez peu réceptive et c'est finalement par le biais d'une carrière solo que notre étrange personnage va réussir à convaincre ses congénères.
Certes, Tim Burton n'est pas à la réalisation mais l'on ressent très clairement sa patte dans l'univers qui nous est offert. On n'a pas fini de compter les références aux films d'horreur que l'on peut trouver dans ce long-métrage. L'animation en stop-motion est tout simplement sublime et il faut être d'une particulière mauvaise foi pour ne pas succomber à la poésie que dégage ce conte animé.
Évidemment, l'œuvre grouille de bonnes idées dans la mise en scène à chaque instant. L'humour si particulier fait mouche à chaque fois. Pourtant, pour toute personne qui, comme moi, n'apprécie pas plus que ça les comédies musicales, ce n'est pas avec cette chorale fantastique que l'on est réconcilié avec le genre. Le scénario semble également au départ bien trop linéaire et il faut attendre le dernier tiers du film pour que l'action s'accélère un peu et vienne dans une certaine mesure nous surprendre (l'humour devient également plus juste à ce stade). On regrette donc que ces péripéties ne durent pas plus longtemps.
Il faut tout de même souligner que ce Nightmare Before Christmas présente le grand avantage de ne pas nous présenter des personnages manichéens. A aucun moment il n'est question de gentils ou de méchants, chacun des personnages agissant dans un but qui lui est propre, sans qu'aucune notion de bien ou de mal ne vienne nous offrir une lecture moralisatrice de l'action.
On retiendra finalement de ce film de Henry Selick la présence d'un univers d'une richesse incroyable et d'une singularité attachante, situé à mi-chemin entre l'enfance et l'âge adulte, chaque génération y trouvant son compte.