Un homme vieillissant, qui perd peu à peu ses capacités physiques lui permettant d'honorer son épouse, veut pousser son gendre médecin, qui est lui-même fiancé à leur fille, dans les bras de sa femme afin que la jalousie que cela va lui va provoquer décuple sa vigueur.
A la lecture de ce résumé, Kon Ichikawa parle de la vieillesse qui, pour paraphraser De Gaulle, serait un naufrage, de sort qu'à la soixantaine, tel qu'on le voit dans le film, on n'est plus rien. D'ailleurs, l'histoire commence avec un plan face caméra où un médecin, joué par un Tatsuya Nakadai juvénile, va nous parler de la lente déchéance du corps passé quarante ans, ce qui fait plaisir à entendre quand on a cet âge, jusqu'à devenir à 70 ans plus grand-chose, perte des facultés intellectuelles et d'autres joyeusetés. Mais c'est à remettre dans le contexte de l'époque, où les progrès de la médecine permettent non seulement de traiter plus efficacement les maladies.
Tout ceci concerne ce patriarche, qui dirige sa famille d'une main de fer, qui se fait faire des injections afin de garder sa virilité envers sa femme plus jeune, mais le film est un récit d'une grande perversité, je dirais même que la fin ne peut être autrement que comme une comédie noire, de manière implacable.
D'une part, si ça montre le désir fou de l'homme de garder sa virilité, c'est au fond la femme qui a le pouvoir entre ses mains, dans un jeu assez diabolique, qui va aller de mal en pis, impliquant leur propre fille.
Kon Ichikawa ne se fait guère d'illusions sur la vie, le corps en général, le but de nos existences à travers ce récit que je trouve au fond d'une grande noirceur, qui ressemble plus à du théatre filmé car il ne doit y avoir qu'une seule scène en extérieurs et avec d'excellents acteurs.