L’Étroit mousquetaire, désopilante parodie de l’œuvre de Fred Niblo avec Douglas Fairbanks, et seul film de cape et d’épée où D’Artagnan téléphone sans oublier Richelieu et de son éminence grisâtre – un religieux qui a quatre poils sur le caillou et encore D’Artagnan prévient ses amis par téléphone, un homme de Richelieu (Richie-Loo) se déplace en moto, les bâtiments de Paris sont en briques, on voit une voiture et même des destroyers quand d’Artagnan est censé traverser la Manche (à cheval !).
Bref, tout part dans tous les sens.
Il s’agit de la seule parodie connue au cinéma du classique de Dumas (père). En effet, cette histoire – ô combien célèbre – n’a pas été parodiée à nouveau. Mais il faut dire que Max LINDER a fait très fort dans son adaptation. Que pourrait-on apporter de plus dans une nouvelle parodie ? On ne pourrait que comparer et se désoler.
A propos, célèbre dans le monde entier avant la Première Guerre mondiale, le comique Max Linder (1883-1925) a créé un personnage de dandy bon vivant généralement dépourvu de méchanceté. Face à son succès international, l’acteur français sera l’un des premiers à franchir l’Atlantique pour tourner à Hollywood. Il fut souvent à la fois auteur, interprète et réalisateur de ses films. Malheureusement, il fut gazé durant la guerre et ne s’en est jamais vraiment remis. Il préféra se suicider avec son épouse en 1925. Une fin tragique pour un homme qui aura passé sa vie à faire rire les autres.