Steve, beau gosse, montre nous tes abdos de gentil martyr.

Le Western Spaghetti, du mauvais cinéma? Surement pas. Je vous vois tous venir là (enfin tous pas tellement, puisque pour tomber sur cette critique il faudrait déjà avoir eu vent de l'existence d'un tel film)... donc je vous vois venir : "Oui, le Spaghetti c'est bien, mais que les Leone, le reste c'est mal réalisé bla bla bla". Non. La première raison étant que, bien que Leone a définit les codes d'un nouveau genre, ses western sont finalement tellement différents d'un Spaghetti classique qu'il devient difficile de le définir comme tel.

Mais d'un côté, c'est à moitié vrai. Leone n'a fait qu'ouvrir une porte, il a montré la voie. Et il faut avouer que tous ceux qui ont essayé de le suivre ont raté la sortie, s'éparpillant à droite et à gauche. Souvent imité, jamais égalé. Le plus gros défaut de ce "sous genre" étant souvent dans la réalisation, qui était le point fort de Leone (Leone n'avait que des points forts). Un Spaghetti classique reprend donc tout ce que le maître a instauré, en un peu plus brouillon : des personnages forts et sans pitiés, une violence banalisée, une musique morriconienne galopante, des gros plans en pagaille et des cadrages stylisés. Avec, au centre de tout ça, une relation fichtrement intéressante entre deux personnages centraux.

Grosso modo.

Passons à ce film. Pour le coup, le côté brouillon ressort beaucoup trop. Ça n'aurait pas été un mal si, dans le fond, il aurait été intéressant. Mais non. D'habitude, on nous sert des personnages aux personnalités incongrues, interdites et très intéressantes. Ici, Steve Reeves, le culturiste, est juste un gentil, victime d'un injustice de méchants, et qui subit mais qui va se venger, houlà oui, avec sa belle gueule de gentil et sa jolie musculature. Et je me suis mis à détester ce type, sans me rendre compte que je l'avais déjà vu, deux fois : la première dans un péplum de Leone justement, la deuxième dans une charmante comédie de Hawks.

Bref, je cherche : comment sauver ce film... la musique? C'est un Spaghetti, en principe. Mais ici encore, déception : en dehors des deux génériques, on a le droit à une ambiance extrêmement lourde, loin de la légèreté épique habituelle. Le ton du film est globalement trop sérieux : ça ne va pas. Et que dire des images? Les plans ne sont pas du tout travaillés, c'est bien dommage. C'est bien gentil de vouloir filmer le soleil en contre jour, seulement quand on le fait on s'assure d'avoir du bon matériel. Avec une pellicule en carton, on se retient pour limiter les dégâts. Et puis on essaie de s'appliquer à ne pas bouger la caméra inutilement. Bon, au moins, les scènes de nuit ne sont pas des scènes de jour arrangées avec un filtre dégueulasse, c'est déjà ça...

Et l'histoire n'a rien d'extraordinaire : monsieur Reeves est victime d'un complot et se retrouve à Yuma à caillasser le montagne, donc il s'évade et veut se venger. Les geôliers sont tous des gros méchants jusqu'à la moelle ; Steve, lui, il est 100%, que du gentil en chair et en os. Du héros même.

Les femmes ont des rôles inutiles et pas intéressant dans ce monde de machos, elles en remercient le réalisateur. "Merci! Merci, j'avais toujours voulu jouer un faire-valoir-du-héros!" Mais de rien. Et puis n'oublie pas la vaisselle tant qu'on y est!

Non franchement, on est constamment dans un espèce de cliché permanent, profondément Hollywoodien (du mauvais Hollywood hein) et donc ça n'a rien de Spaghetti.

Et ça, ça me déçois pas mal.
KoalaLeNicolas
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le 28 déc. 2013

Modifiée

le 28 déc. 2013

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KoalaLeNicolas

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