Que rêver de mieux qu’un trajet en train pour comter fleurette à une ravissante passagère quand un oncle à héritage vous convoque pour vous marier, contre votre gré, à une parfaite inconnue, qui de plus est une veuve…
C’est ce que fait Léonce en repérant une dame à son goût. Il s’emploie dès lors à tenter, de toutes les manières possibles, à entrer en contact avec l’inconnue et il donne un pot de vin à un employé pour se faire installer à sa table au déjeuner.
Les intertitres nous indiquent le menu du déjeuner typiquement français, et l’agrémentent d’humour : « Radis-beurre et round d’observation » une séquence filmée suit cet intertitre, puis « Bœuf sauce madère et galanteries », suivi d’une séquence filmée. Ça se détend… L’entrée dans le tunnel aurait pu être l’aboutissement de ce flirt distingué, mais…
Finalement Léonce arrive chez son oncle. Il ne rêve qu’à une seule personne : la belle inconnue du train et il se montre peu enclin à rencontrer celle que son oncle a choisie. On devine aisément la finale !
L’Express Matrimonial est l’une de ces nombreuses comédies que réalisait la société Gaumont à l’ère des premiers pas du cinéma. Léon Gaumont était un patron redouté et redoutable. Tout le monde le craignait, tout particulièrement ses réalisateurs qui soumettaient leurs films à sa censure chaque mardi matin. Léon Gaumont jugeait de tout : photographie, tenue générale, scénario et veillait à ce que les convenances bourgeoises soient respectées. Parmi eux, Léonce Perret. Il n’avait pas trop à redouter la censure, il était LE réalisateur Gaumont par excellence, le maître du chic et du bon goût : savant jeux de lumière, femmes raffinées, magnificence des décors, des costumes. L’Express Matrimonial est l’une de ses réalisations dans laquelle il est aussi l’acteur principal.
Le court-métrage est visible ici: https://www.youtube.com/watch?v=0S67W4p4ZZs