L'Hermine en 3 mots

C'est ouvrir une digue que d'ouvrir un procès. - Proverbe antique

Froid. Une salle de procès moderne et impersonnelle, un ton grisâtre, une météo d'hiver et un juge imbuvable. Le tout pour s'occuper d'une sordide histoire d'infanticide. Le décors est posé et il est glaçant. Car dans les tribunaux, l'ambiance est rarement à la détente et aux sourires. Sur ce point, le film retranscris parfaitement cet univers administratif ou les êtres humains sont renvoyés à des numéros de dossier et ou des acteurs se produisent dans des pièces de théâtres millimétrées. Lucchini campe parfaitement un président de cour d'assise aigri et désagréable, un rôle peut-être un peu trop commun pour lui ces derniers temps.

Chaud. Dans ses moments d'intimité, entre juge et juré. Quand le réalisateur film dans les cafés, le tête à tête entre les deux protagonistes, loin du théâtre de marionnettes qu'est la cour d'assise. Une chaleur qui finit par réchauffer le vieux juge et à le rendre plus aimable et donc plus appréciable. Une lumière qui émane en grande partie d'une Sidse Babett Knudsen solaire et rayonnante.

Educatif. Le système judiciaire français étant ce qu'il est : probablement imparfait, surement dépassé et évidemment obscur. Un film qui nous montre ses rouages, sans prise de partie et sans préjugés, c'est forcement intéressant. Une phrase est à retenir du film : "La justice n'est pas la pour permettre de découvrir la vérité, elle est la pour faire appliquer la loi, et rappeler à tous ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas".

En résumé : Soufflant le chaud et le froid, un quasi documentaire, pas à la portée de tous mais réussi avec des acteurs convaincants dans l'ensemble. Ceux qui cherchent un beau film avec un début et une fin, des gentils et des méchants, ne seront pas satisfaits. D'autre resteront de marbre face à une histoire finalement très banale. Moi, j'ai aimé.