Un joli petit film de propagande
5,8 comme moyenne sur SC au moment où je rédige cet article, c'est sévère pour ce petit film qui ne manque pas de qualités ! Certes, on n'y trouve pas la "patte" stylistique du Carol Reed de...
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le 1 mars 2019
5,8 comme moyenne sur SC au moment où je rédige cet article, c'est sévère pour ce petit film qui ne manque pas de qualités ! Certes, on n'y trouve pas la "patte" stylistique du Carol Reed de Troisième Homme ou de Premières désillusions. Mais le film nous réserve quand même de beaux moments.
Par exemple, le discours des vieux, déplorant que l'armée ne soit plus ce qu'elle était du temps des mythiques "Dogs" : aujourd'hui, les gars se la coulent douce ! Ce discours se déploie sur des images de Perry en train d'en baver salement dans un "parcours du combattant". Drôle. Cette référence au passé sera reprise par Perry lui-même lorsqu'il sermonnera son peloton, soudant définitivement sa troupe.
Car l'Héroïque parade (triste traduction française pour le bien meilleur titre original The Way Ahead) est avant-tout un film de propagande, qui avait été commandé par Winston Churchill à David Niven et Carol Reed. Il exalte le patriotisme et le courage des Anglais. Mais une fois qu'on le sait, cela ne lui enlève rien. Après tout Young Mr Lincoln de John Ford, Le cuirassé Potemkine de Eisenstein ou Soy Cuba de Kalatozov le sont aussi, ce qui ne les empêchent pas de figurer dans le panthéon cinématographique...
Ici, point de chef d'oeuvre, mais une mise en scène très fluide, d'une grande clarté. Reed choisit, de façon originale, de se concentrer sur l'entraînement des soldats, les combats étant relégués à la toute fin du film. Idée que reprendra Kubrick dans Full Metal Jacket. Rien d'exceptionnel dans ce film, mais quand même quelques morceaux de bravoure : la scène du naufrage sur le bateau, qui commence dans les couchettes (j'y ai vu un clin d'oeil au début du Cuirassé). Ou encore la fusillade finale, qui s'achève par la marche des fantassins dans la brume.
Et aussi, comme chez John Ford, des figures d'une grande humanité. A commencer par David Niven, qui, en plus d'une classe toute britannique, respire la droiture et la bonté. A noter aussi un délicieux Peter Ustinov s'exprimant en français avec un accent à couper au couteau. Mais aussi tous les gars de la troupe, qui sont assez attachants. Certains pourront trouver le film à la limite de la niaiserie. J'ai personnellement trouvé cela plutôt beau.
6,5
Créée
le 1 mars 2019
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