Quelques notes de "La Marseillaise" pour ouvrir le film puis l'on découvre deux vies différentes, celle de la jeune Diane qui vit dans la misère et se fait maltraiter par sa grande sœur et celle de Chico, rêvant d'être nettoyeur de rue alors qu'il n'est qu'égoutier. Deux vies qui vont finir par se rencontrer...

Frank Borzage nous emmène et nous transporte dans un Paris d'avant-guerre, d'abord les caniveaux et les bas fonds de la capitale avant de s'élever jusqu'aux toits. Paris superbement reconstitué et mis en valeur par la caméra de Borzage, tout comme la Grande Guerre qui bénéficie de superbes décors et de la caméra de John Ford (Borzage ne tournait pas les scènes de guerre). Un esthétisme magnifique servi par une belle photographie en noir et blanc.

Mais un esthétisme qui sert surtout une belle histoire, brillamment construite qui prend source dans la misère, celle des deux protagonistes l'un dans les égouts parisiens et l'autre dans la maltraitance. Borzage met en avant l'amour, la création d'un couple pour se protéger du monde extérieur ou encore le symbolisme d'un mariage. Rien ne semble résister à l'amour et tout s'y rapporte, permettant à Chico et Diane de s'élever de leur misère.

Très belle et audacieuse mise en scène signée Borzage qui met en place une atmosphère parfois proche du fantastique mais surtout belle et lyrique et prenante de bout en bout. Plusieurs scènes sont inoubliables et ce sont bien souvent des petites scènes de vies, de bonheur entre le couple à l'image de cette première monté d'escalier ou du mariage. Il fait ressortir l'émotion de ses personnages et comédiens, notamment Janet Gaynor dont un simple regard ou changement d'expression en dit bien plus que n'importe quel mot. Face à elle Charles Farrell est lui aussi très bon et, comme sa partenaire, transcende son personnage.

Rien, ni la mort, ni la misère ou les différences sociales, ne peut mettre à mal l'amour entre Diane et Chico dans le Paris du début du XXème siècle. Un amour que Borzage rend beau, lyrique, symbolique et passionnant à travers un film qu'il maîtrise de bout en bout.

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le 29 déc. 2014

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Docteur_Jivago

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