L'Histoire officielle (La historia oficial) est un drame historique argentin réalisé par Luis Puenzo, coécrit par Aida Bortnik... qui met en scéne dans le Buenos Aires, de 1983, les doutes d'Alicia Marnet Ibáñez (jouée par Norma Aleandro... excellente) une professeur d'histoire dans un lycée pour garçons.... et une Bourgeoise vivant avec Roberto Ibanez (joué par Hector Alterio... excellent dans un role pas très évidant) un homme d’affaires sans scrupules et leur fille adoptive Gaby (très craquante Analia Castro) sur l'histoire officielle (qu'elle enseigne) de son pays.. surtout depuis les retrouvailles son amie d'enfance, Ana (jouée par Chunchuna Villafañe) rentrée d'exil lui fait le récit de cinq semaines de torture en 1976... et sur l’origine réelle de sa fille chérie, peut-être une enfant volée appartenant a une desaparecidos (une victime de disparition forcée, pendant la Dictature militaire en Argentine du général Videla (1976-1983)...
trente mille argentins ont disparus dans les prisons de la dictature militaire aprés 1976 et parmi eux, quelques centaines d'enfants parfois adoptés par des couples stériles... et sur c'est faits que s'appuie, l'Histoire officielle... dont ici, la mise en cause est multiple : l'histoire contemporaine corrigée par les médias de la junte, l'histoire passée enseignée par la prof et l'histoire de cette bourgeoise dont la vie, est faite de faits ignorés et d'affirmations mensongères... Trois histoires étroitement imbriquées dans le récit de manière a se faire constamment écho dans une mise en scéne très vivante ou le moindre figurants joue... L'autre force du film est de ne pas décrire directement les exactions de la dictature argentine, de ne pas prendre ses victimes pour héros... Mais de montrer la lente prise de conscience d'une femme ancrée dans ses convictions, dont le quotidien s'écroule... laquelle, plus découvre la réalité de ce que fut le régime du général Videla, plus elle se rend compte que l'enseignement qu'elle prodigue ment, déforme l'image réelle de son pays... alors qu'autour d"elle des journaux révèlent l'existence des desaparecidos, des manifestations exigent que soient punis les coupables de la « guerre sale » et de celle des Malouines, les Grands-mères défilent autour de la Place de Mai… et que ses élèves osent questionner la véracité de ce qui est écrit dans les manuels... Un grand film signé par un cinéaste aujourd'hui oublié... Luis Puenzo le père d'une certaine Lucía qui a mit en scéne Le Médecin de famille (Wakolda).