Ecrire ou mourir, ne laissez pas les autres choisir à votre place

Entre deux James Bond et deux films de Sidney Lumet, Sean Connery a joué le rôle d'un poète en panne. Tyrannique et violent mais charmant et survolté, Samson Shillitoe est un passionné qui détruit tout sur son passage, au nom de son art. Soutenu par l'amour de sa compagne Rhoda, qui lui pardonne tout, il se débat contre une vie médiocre qui l'étouffe et l'empêche de terminer son poème. De psychanalyses sauvages en amourettes volées au coin d'un canapé, il court, tel un dératé, cherchant sa place dans le monde, quitte à la creuser à coups de dynamite.
Film hybride, L'homme à la tête fêlée est une comédie au rythme hystérico-frénétique, à l'humour parfois leste mais qui fait parfois mouche (Mel Brooks n'est pas loin, le Jerry Lewis du Nutty Professor non plus). La scène où Samson est censé lire sa poésie à un parterre de bourgeoises emperlousées qu'il finit par insulter copieusement est anthologique et jubilatoire.
D'une certaine manière, ce rôle constitue une curieuse préfiguration du Sergent Johnson de THE OFFENCE, le côté sordide en moins.

Bref, un drôle de gloubiboulga, un pêle-mêle jobard et misogyne, un fourre-tout catastrophe où des acteurs aussi différents que Sean Connery, Joanne Woodward, Jean Seberg, Jacquie Coogan et Colleen Dewhurst ont eu l'occasion d'exprimer leurs talents multifaces, avec des résultats variés mais explosifs. Une bien étrange perle dans un océan de bijoux en plastique..