Comme pour le précédent opus, le roman L'homme au pistolet d'or n'a pas été choisi au hasard. A l'époque de la sortie de cette nouvelle mission menée par le plus célèbre des agents secrets du cinéma, il y avait le premier choc pétrolier en 1973 et l'intrigue du livre parle justement d'une technologie d'énergie renouvelable que l'antagoniste détient dans sa propre propriété secrète. Apparemment, les producteurs se sont mis à l'idée qu'adapter des romans qui traient des sujets d'actualité créer de bons résultats.
Bon ! A la limite ! Ça peut marcher mais je ne prenais pas trop en rigueur ce genre de détail. Ce qu'il m'intéressait, c'est de savoir si la franchise était toujours entre de bonnes mains. On a bien remarqué que le précédent opus était un excellent rattrapage par rapport au volet affligeant Les diamants sont éternels et pour la quatrième fois, c'est Guy Hamilton qui a été choisi pour s'occuper de la mise en œuvre de la nouvelle réalisation. Sans tourner autour du pot ! C'est encore du très bon.
L'homme au pistolet d'or est un opus aussi gratifiant que le précédent volet, ce sont pratiquement les mêmes bons ingrédients qui ont été appliqués avec beaucoup de sérieux et de doigté. De plus, le long-métrage se base sur un contexte scénaristique assez nouveau et particulièrement intéressant, celui de voir James Bond se faire défier par un des puissants tueurs à gages du monde. Le pré-générique met clairement en évidence ce contexte, surtout au moment où le tueur dégomme balle par balle les doigts d'une statue de cire de Roger Moore, juste avant que le générique se lance.
Un moment comme celui-ci veut tout dire ! Cela installe direct une atmosphère très entraînante et sensiblement magique. Pour la seconde fois, Roger Moore endosse le costume du plus valeureux et queutard des agents secrets du cinéma, avec les mêmes expressions faciales de grand comique et une gestuelle tout à fait conforme à nos attentes. L'humour britannique marche aussi bien que celui du précédent opus, Roger Moore est une assurance qui n'apporte que du bon dans cette mission prometteuse. Le reste du casting est aussi profitable que ce dernier.
Dans le rôle du méchant, nous avons un incroyable Christopher Lee qui signe une des plus mémorables prestations d’antagoniste de la franchise. Il ne passe pas du tout inaperçu, ses traits physiques prononcés nous marquent et son interprétation est de haute qualité, que ce soit moral ou physique. Nous avons également un petit majordome assez marrant à voir. Ce dernier est campé par un petit acteur français qui sait donner du sens à son rôle, comme les acteurs qui ont interprété Oddjob ou Tee Hee Johnson l'ont très bien fait dans les précédents opus. Du côté des femmes, on est gâté.
Le duo Maud Adams et Britt Ekland est joli à voir. Elles ne font peut-être pas grand-chose mais leurs présences féminines font parfaitement leur effet. Comme dans tout James Bond, le mécanisme scénaristique est le même, essai des gadgets, un rapport avec le supérieur du MI6, une discussion savoureuse avec l’inévitable Miss Moneypenny, suivie d'une série de péripéties montées soigneusement et avec une technicité exemplaire. Pendant le tournage, les gens vivaient dans une époque où les films d'arts martiaux comme Opération Dragon gagnaient en popularité.
Les producteurs ont décidé de bien exploiter ce thème en transposant l'histoire du roman dans l'Empire du Milieu et en Thaïlande, tout en exploitant la beauté et l’exotisme de ces pays asiatiques ayant développé une culture hors-norme. Les producteurs l’ont fait pour le Japon dans On ne vit que deux fois, ils font exactement la même chose pour les deux pays asiatiques cités.
On a l’honneur d’admirer des magnifiques paysages qui donnent envie et de se divertir devant des scènes de combat bien trouvées comme celui avec les deux Sumos ou même avec un grand pratiquant des arts martiaux qui ressemble pas mal à Bruce Lee, que ce soit dans le physique et dans les coups. Une mise en scène très bien foutue, des scènes d'action très bien tournées et un contexte d'espionnage bien inspiré, c'est presque un sans-faute, cette mission est un festival de surprises visuelles qui font mouche.
Je peux parler par exemple de la course-poursuite épatante avec le malchanceux Sheriff J.W. Pepper (protagoniste qui nous a bien fait marrer par ses excès comportementaux dans le précédent opus), de l'époustouflant cascade de l'AMC Hornet et de son saut à 360° ou du duel final entre James Bond et Scaramanga dans un coin qui fait très fête foraine. En quelques mots ! Je suis très satisfait de cet opus, il a un niveau de divertissement aussi égal que celui du précédent volet. 8/10
- J'ai une formalité à remplir.
- Tiens tiens, elle est jolie votre formalité ?