Un homme nommé Gerardo mène une existence paisible, et quand il rentre de son bureau, il retrouve son épouse, une vie qui a l'air de le lasser, car trop routinière. Un soir, un homme se présente à leur domicile pour leur vendre un chandelier, en fait pour les escroquer de quelques lires. Voyant l'arnaque arriver, Gerardo piège à son tour le charlatan, et lui raconte son passé d'escroc, car on ne lui fait pas...
Sorti deux ans après Le pigeon, soit le début de la comédie dite à l'italienne, Il Mattatore est une expérimentation du film à sketches qui va devenir un genre phare dans la péninsule. Alors, plus précisément, ce ne sont pas des sketches en tant que tels comme dans Les monstres, du même Risi, mais cet immense flash-back, qui constitue 90% du film, présente Gerardo dans diverses situations et costumes extravagants pour escroquer les gens. Cet homme est joué par un formidable Vittorio Gassman, qui change sans arrêt de tête, d'apparence, passant de biker à général (avec le crâne chauve), en passant par une chevelure blonde, et ainsi de suite. J'avoue que par moments, c'est assez drôle, mais tout ne se vaut pas, ce qui fait que les 103 minutes sont parfois une gageure.
Techniquement, c'est toujours soigné, avec une photo noir et blanc de Massimo Dallamano (qui a réalisé beaucoup de polars et giallos) de qualité, et je ne peux que regretter que les scènes dites au présent soient au fond peu nombreuses. Cela dit, il y a un double révélation finale ainsi qu'une dernière scène tournée en couleurs qui sont du grand art scénaristique, et rien que pour ça, ainsi que certaines parties, j'ai passé un très bon moment.