Voilà un film qui ne dit pas son sujet. Il ne s'agit certainement pas d'un documentaire sur un serial lover ou d'un mythomane-à-plaindre. Non, il s'agit d'une exploration méthodique du portrait de l'oie blanche, la victime du mythomane-serial-lover.
Sonia Kronlund tente de construire ce portrait robot, celui de la victime et sans spoiler le reportage, elle arrive à un petit constat : les femmes abusées n'ont pas un point commun évident. On devine que l'aisance dans la culpabilité de celles-ci est un moteur dans la manipulation subie. On constate le talent de Ricardo qui arrive à leurrer ses multiples compagnes. On comprends que la duperie, l'art du mensonge, est un énorme travail et que les victimes d'un expert-mytho ne peuvent pas démasquer un tel personnage.
Nous voulons tous faire confiance. Ainsi parmi les critiques de ce film sur senscrititique.com, lesquelles sont écrites par quelqu'un qui a réellement vu le film ? L'art de la méfiance est le travail d'une vie tandis que la crédulité est quelque chose de tellement facile...
Les qualités de ce reportage se situent dans le rythme du montage, la consistance du propos et la finesse de l'analyse. On ne s'ennuie pas et la chute est admirable, très féminine dans sa construction. On passe un très bon moment en compagnie de Sonia Kronlund.