Avec "The Man with the Iron Fist" Rza a en quelque sorte enfin atteint le sommet de la montagne Shaolin qu'il a escaladé étape par étape durant toute sa carrière. Elevé à la sauce des Shaw Brothers ( comme ses comparses du Wu-Tang), celui qui rappait alors sous le blaze de Prince Rakeem ou encore The Scientist avait déjà tout naturellement trouvé sa marque de fabrique en pimentant ses productions Hip Hop de samples de films de kung-fu et de musique Soul. Le succès ne tarda pas a venir, sa renommée lui ouvrit énormément de porte, et pas seulement dans le milieu de la musique. Après avoir réussi ses premiers katas, Jim Jarmush lui confie la bande originale de son film Ghost Dog: le résultat est tout simplement génial. La transition entre sa musique et le cinéma devient alors de plus en plus importante. La cerise sur le gâteau sera sa participation sur le soundtrack de Kill Bill de Quentin Tarantino. Après des années de maturation, un scénario qu' il a maintes fois re peaufiné, un cercle de connaissance hollywoodien élargis et surtout un budget conséquent enfin débloqué, voilà le jeune disciple maître de son destin avec la réalisation de son tout premier film.

Sur le papier tout à de la gueule pour qu'on assiste à son propre film tarantinesque. Tout se réfère un peu trop d'ailleurs au réalisateur de Pulp Fiction; si bien que le sigle "Tarantino Present..."prend tout son sens. Eli Roth est le co-producteur/co-scenariste, on retrouve l'actrice Lucy Liu ainsi qu'une apparition de Pam Grier, et on a aussi quelques clins d'œil à ses films dont un qui se réfère même à Django Unchained, pas encore sortis en salle mais dont tout le monde à guetté la bande annonce. Hormis ce gavage de références qui nous donne l'impression de regarder une contrefaçon consentis , il y a quand même une chose qu'on ne peut pas copier: le savoir faire. Rza a du talent et de l'expérience dans le domaine de la musique , la bande son le prouve encore car elle percutante et cuisiné aux petits oignons, mais il doit continuer de prendre les cours de son senseï en ce qui concerne la réalisation.

Le début du film est trop brouillon, le montage est souvent trop haché et il y a aussi ce problème de rythme qui ennuie par moment, le comble pour un musicien. Mais Rza a quand même voulu faire les choses en grand, en commençant par vraiment tourner son film au pays de l'Empire du Milieu et en confiant les chorégraphies au spécialiste Corey Yuen, d'où cette créativité et cette énergie durant les scènes de combat. En grand et en muscle en embauchant la star du catch Bautista. En grand et en beauté en choisissant la belle Jamie Chung.
Rza s'est fait un gros plaisir avec cette réalisation dont il est lui même le héros ( d'ailleurs en tant qu'acteur il ne vaut pas grand chose, et heureusement que Russell Crowe est la pour relever le niveau) et même s'il nous laisse une pointe de déception du fait qu'on en attendait plus ( le scénario et les dialogues sont tout ce qu'il y a de plus simplet) on passe néanmoins un bon moment de détente devant cet essai contenant du cul, du sang et des coups de tatanes.
Bobby_Milk
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le 11 nov. 2012

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