L’adaptation plutôt réussie de l’une des nouvelles les plus connues d’Asimov et des plus appréciées. Alors ça n’atteint peut-être pas le niveau de l’originale, certes, et les changements effectués dans la seconde partie pour tourner les motivations d’Andrew par son amour pour Portia une fois avec une apparence humaine rendent certaines scènes étranges. Mais dans sa première partie et même dans sa globalité, on retrouve l’atmosphère de la nouvelle et cette quête qui renvoie aux questions chères à l’auteur. On y retrouve cette douce mélancolie optimiste, bienveillante, avec un personnage peut-être un peu naïf mais qui se met à éprouver des émotions, questionnant ainsi sur ce qui fait de nous des êtres humains (la première session au Congrès sera d’ailleurs extrêmement intéressante à ce sujet).
Toutefois, au-delà du premier aspect de l’histoire et du matériel de base plutôt solide, le film lui-même ne sera pas forcément extraordinaire non plus. Il a un rythme un peu nonchalant, en partie dû au découpage temporel mais aussi à l’incapacité de doser convenablement son intrigue entre les différentes parties. Le film n’aura pas de longueur, ou ne sera pas ennuyant en soit, mais il n’arrivera pas vraiment à se rendre captivant, à nous emporter dans son histoire et la vivre pleinement. Le film a une âme, à l’image de son personnage principal, mais d’une certaine façon il n’arrivera pas à comprendre ce qu’elle signifie et comment l’utiliser.
Le casting sera plutôt correct dans l’ensemble. Robin Williams sera fidèle à lui-même, bien que le côté comique ne soit pas forcément celui le plus mit en avant. Mais comme toujours, il sera touchant et saura parfaitement jouer avec nos émotions. J’ai beaucoup aimé Sam Neil dans le rôle de Sir, tout comme Oliver Platt. Embeth Davidtz sera convaincante. Techniquement, le film sera réussi : les maquillages pour vieillir les acteurs seront impressionnants, les effets spéciaux corrects, les décors plutôt sympa et la mise en scène de Chris Columbus fidèle à ce qu’il fait d’habitude (rien d’extravagant mais efficace).
Pour ce qui est de la musique, j’admets avoir été surpris : en soit, James Horner propose une très belle partition, mais quand on le connaît un peu, on y retrouvera beaucoup de ses thèmes (le thème d’intro, et thème principal, est pratiquement identique à celui d’Un homme d’exception, il me semble avoir reconnu Apollo 13 par moment, et ainsi de suite). Donc un peu mitigé du coup : ce sont des musiques que j’aime beaucoup, mais du coup, c’est peu inspiré voire carrément fainéant (encore que, je devrais dire que celle d’Un homme d’exception est celle qui est peu inspirée puisque composée après).
Bref, une adaptation correcte, sans doute réussie même si je ne suis pas trop fan de l’aspect romance pris sur la deuxième moitié.