Film policier d’arts-martiaux, The Man from Hong Kong flaire bon l’exubérance d’une époque, celle des seventies qui se permettait tout, jusque dans sa bande-son, où la musique interprété par le groupe Jigsaw, Sky High résonne. Cinématographiquement, tout est à l’action et rappelle fortement des œuvres de Blaxploitation avec une once de James Bond, saupoudré de « l’expéditivité » à la Inspecteur Harry ou bien encore de « l’aura Bruce Lee ». On y est dans notre production se donnant l’allure hollywoodienne, tentant de la concurrencer en offrant un spectacle de (presque) tous les instants. Pour The Man from Hong Kong, prenez une BO qui donne du groove, un flic expéditif et accessoirement homme à femme. Un policier multi-facette qui conduit les voitures comme un Dieu, fait du Deltaplane, de l’escalade lorsqu’il ne descend pas un immeuble en rappel et avec vélocité, sans oublier la touche kung-fu et vous aurez le portrait de notre personnage principal. Rien ne peut l’atteindre, il le sait et le fait savoir à ses ennemis. Il les traque, les bastonne et use de tous les moyens pour arriver à ses fins. Cinéma sans complexe, on se réjouit du divertissement offert, bien qu’on n’échappe pas à quelques défauts.
On ne va pas se le cacher, le poids des années étant, le rendu de The Man from Hong Kong est plutôt kitsch. Le plus souvent, les répliques passent à côté. Au choix, elles provoquent l’hilarité ou bien la consternation. Le métrage manque parfois de rythme. Ce qui est paradoxal pour un film d’action qui enchaine les affrontements. Des combats qui sont loin d’être toujours transcendants. Un comble lorsqu’on sait que Sammo Hung est aux commandes des chorégraphies. On retiendra essentiellement celle où Jimmy Wang Yu se bat contre plusieurs assaillants dans l’école d’art-martiaux. Parlons de l’acteur principal justement. Le rôle qu’il endosse est trop grand pour lui. On peine à croire que Jimmy Wang Yu puisse être ce flic désinvolte, tombeur de ces dames. Trop frêle pour être un Dirty Harry hongkongais. Pas assez d’ampleur pour jouer les pseudo-James Bond. On ne parlera pas ici de son manque de charisme qui tente d’emprunter celui de Bruce Lee sans y parvenir. De plus, il n’est pas toujours convainquant dans les scènes martiales, un hic qui interpelle lorsqu’on sait que l’œuvre table essentiellement sur le registre kung-fu. Mais à côté de cela, on lui doit tout de même les cascades au « top » du film. Il s’en sort avec maestria. Respect. On notera également cette grosse scène de course-poursuite dans la campagne australienne qui nous accroche au canapé.
Ozploitation de renom, The Man from Hong Kong donne à voir, c’est certain. Il n’est pas épargné par des défauts qui le minent ainsi que son aspect d’un autre temps. Au-delà de ces apparences, il se révèle comme un film généreux et plaisant.
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/05/27/the-man-from-hong-kong-1975-jimmy-wang-yu-avis-review/)