Tintin au Brésil
Une statuette volée dans un musée parisien, et voilà Adrien, soldat permissionnaire, dans de rebondissantes aventures. Le ton est donné dès les premières scènes : rythme très rapide, aventures et...
Par
le 1 avr. 2013
41 j'aime
7
Largement inspiré de Tintin et du personnage de fiction Bob Morane, L'Homme de Rio est l'un des films d'aventure les plus remarquables du cinéma français, mettant en jeu de vastes moyens et dépensant autant d'énergie. Il arrive à injecter dans la réalité une ambiance de 'facilité' propre à la bande-dessinée, rarement crédible ou pertinente ailleurs (les véritables adaptations de Tintin ont d'ailleurs aussitôt sombré dans l'oubli à cause de leur raideur). Autrement dit il arrive à décréter la fantaisie, à l'aide de personnages réussis, aimables, dans le sens d'un cartoon ou d'un James Bond innocent.
Le scénario est virevoltant, en revanche dans ses élans le film aligne quelques faux raccords (dont certains ambigus, à la façon d'une faiblesse transformée en force ou en farce). Il ne contient pas une minute de pesanteur (sauf peut-être aux extrémités), sans pour autant souffrir d'hystérie ou de surcharge. Cette science de l'amusement devrait produire ses meilleurs effets sur les enfants, ou un public docile, abandonné, qui sera comblé – dès la poursuite à Paris (séquence marquée par un humour typique, proche des pitreries du Gendarme avec De Funès). Les décors sont variés et luxuriants, la caméra aussi aérienne en intérieur qu'en hauteur, Françoise Dorléac (la sœur de Catherine Deneuve dans Les demoiselles de Rochefort et dans la réalité, morte peu après) au summum de ses charmes en droguée enthousiaste.
Et surtout le Tintin réformé n'est pas un enquêteur scrupuleux, mais un esprit jeune, intrépide, dont les péripéties ont une tournure romantique. Belmondo est éblouissant, à multiplier les cascades – vu depuis sa fin de carrière, la plupart de ses usages stakhanovistes (en flic) ou à contre-emploi en prennent un coup. C'est alors une vedette montante, révélée quatre ans plus tôt au grand-public via À bout de souffle. Il a déjà mis Philippe de Broca sur les rails du succès en 1962 avec Cartouche, le triomphe de L'Homme de Rio est donc une consécration. Leurs noms deviendront indissociables (parmi les quatre autres opus à venir, le dernier c'est Le Magnifique), avant l'apogée de Bébel autour de 1980. L'Homme de Rio aura une influence sur la gestation d'Indiana Jones et d'OSS 117. Les épreuves exotiques des Douze Travaux d'Astérix ont des points communs, au moins en esprit – d'ailleurs la bagarre générale rappelle fortement Obélix et sa bande.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films d'aventure, Les films aux décors les plus impressionnants, Le Classement Intégral de Zogarok, Les meilleurs films avec Jean-Paul Belmondo et Les meilleurs films se déroulant au Brésil
Créée
le 31 mars 2017
Critique lue 424 fois
1 j'aime
D'autres avis sur L'Homme de Rio
Une statuette volée dans un musée parisien, et voilà Adrien, soldat permissionnaire, dans de rebondissantes aventures. Le ton est donné dès les premières scènes : rythme très rapide, aventures et...
Par
le 1 avr. 2013
41 j'aime
7
Lors de la sortie de L'Homme de Rio sur les écrans français en 1964, Philippe De Broca vient d'inventer un nouveau genre : la comédie d'aventure. C'est en effet un prototype du film d'aventure mené...
Par
le 30 sept. 2018
34 j'aime
10
Tintin...pardon, Bebel est pressé. Il court, il plonge, il saute, il rebondit, il fonce. Il a de bonnes raisons, Bebel. Deux nervis à la mine patibulaire et au regard d'acier viennent de lui...
Par
le 5 avr. 2013
19 j'aime
2
Du même critique
En 1995, Mathieu Kassovitz a ving-six ans, non pas seize. C'est pourtant à ce moment qu'il réalise La Haine. Il y montre la vie des banlieues, par le prisme de trois amis (un juif, un noir, un...
Par
le 13 nov. 2013
51 j'aime
20
C’est la métamorphose d’un nain intrépide, héros à contre-courant demandant au méchant de l’histoire pourquoi il s’obstine à camper cette position. Né par sa propre volonté et détenant déjà l’usage...
Par
le 11 févr. 2015
48 j'aime
4
L‘une des meilleures comédies françaises de tous les temps. Pas la plus légère, mais efficace et imaginative. Les Visiteurs a rassemblé près de 14 millions de spectateurs en salles en 1993,...
Par
le 8 déc. 2014
31 j'aime
2