Eastern cowboys
Un film à double-tranchant pour ma part tant je suis passé à peu près par toutes les phases d’appréciation. Tantôt touché, tantôt amusé, tantôt passablement agacé, en tout cas L’Homme du boulevard...
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le 4 mars 2016
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Une diligence avance tranquillement à travers les routes poussiéreuses d’un paysage désertique ; un coup de feu éclate, une musique de western accompagne la scène. Nous sommes en plein western mais voici que tout coup les personnages parlent et nous prend au dépourvu. Ils parlent russe… Nous nous découvrons ainsi plongés en plein cœur d’un western rouge. L'Homme du boulevard des Capucines est un petit ovni, un faux western russe qui se déroule au début du XXe siècle.
L’humour n’est pas très fin mais les acteur s’amusent visiblement. Ce n’est sûrement pas tous les jours qu’ils ont l’occasion de tourner dans un western ! C’est en particulier visible durant la bagarre au saloon où les corps voltigent, balancent, où les têtes passent à travers le piano ou le plancher, le tout accompagné d’une musique guillerette de piano.
On trouve tous les ingrédients du western classique : bagarre au saloon, bandits, tenues de cowboys, indiens, une petite ville de l’ouest reconstituée avec soin, les prouesses de la gâchette comme ces lumières éteintes à coups de revolvers.
Les femmes, ont une place de choix, elles se trouvent dotées d’un fort caractère et savent se défendre à coup de revolvers où de pieds bien envoyés, quelle que soit leur condition sociale, qu’elles soient américaines ou amérindiennes
L’intrigue célèbre l’arrivée du cinéma. Le film met ainsi en scène une légende de l’histoire du cinéma : la projection de l’arrivée d’un train en gare provoquant un mouvement de panique parmi les spectateurs regardant leur premier film et craignant que le train ne leur fonce dessus. Ici, nos cowboys tirent à coup de revolvers sur l’écran pour se défendre. L'Homme du boulevard des Capucines nous donne ainsi à voir divers succès des courts métrages du cinéma muet tel L'Arroseur arrosé des Frères lumières et bien d’autres. Le titre du film vient d’ailleurs de l’adresse du Salon indien du Grand Café, situé à Paris, boulevard Capucine où eu lieu la première projection des Frères Lumières. L’Arroseur arrosé était justement au programme de cette fameuse séance.
Si l’on trouve les éléments habituels du western, l’origine particulière de ce film se rappelle à nous à l’occasion. Par exemple quand le curé dépité devant le succès du cinéma et la désertion de ses ouailles noie son chagrin dans un verre de lait en disant : « Le cinéma est l’opium du peuple ».
Un hommage russe au genre du western, voici qui n'est déjà pas banal ! Mais de plus, cette petite pépite méconnue a été réalisée par une femme, l’une des rares réalisatrices soviétiques : une originalité supplémentaire qui rend décidément ce film bien sympathique !
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Créée
le 9 sept. 2023
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