Anthony Asquith fut fils de premier ministre. Sans doute en raison d’un patriotisme atavique, il tourna bon nombre de films de guerre, à la valeur sûre. Il fit aussi de charmantes comédies (inspirées du théâtre d’Oscar Wilde ou de Bernard Shaw, entre autres) et quelques mélodrames dont ce très intéressant Homme fatal où James Manson joue un personnage qui s’obstinera tout au long du film à être le mauvais génie d’une jeune femme innocente, correctement interprétée par Phyllis Calvert. Dans le rôle du prince charmant, Stewart Granger est si jeune qu’il est comme on ne l’a vu que brièvement au cinéma, je veux dire avec des tempes qui ne sont pas encore grises ! Le scénario nous fait passer des brumes de Londres à la lumière de Paris dans une trajectoire tortueuse pour l’héroïne en quête de paix et d’amour. La scène finale, de rédemption et de vérité, vient clore de la plus belle manière qui soit cette simple histoire d’une femme, par la simple proclamation de la croyance en la vie.