Comme chaque année depuis bien longtemps, nous avons droit au nouveau film de ce bon vieux Woody Allen, de retour après un légèrement décevant Magic in the Moonlight, il revient ici en une sacrée forme avec son nouveau bébé, L'Homme irrationnel.
Après avoir vu le film cité plus haut l'année dernière au cinéma, ce qui était mon premier visionnage d'un film du monsieur au cinéma, je continue sur ma lancé en allant voir celui ci en vo bien sur, pour la simple et bonne raison que c'est Allen, mais ce n'est pas la seule raison. La vraie raison, ou du moins la deuxième plus importante, c'est que celui qui porte cette nouvelle histoire, c'est tout simplement un de mes acteurs préféré, Joaquin Phoenix.
Duo qu'on aurait pas forcément imaginé et pourtant papy Woody a fait là un choix remarquable, car déjà que je l'adore, ce Phoenix prouve encore une fois qu'il est un acteur exceptionnel, tellement de justesse bon sang, j'arrive même pas à trouver de mot assez représentatif pour le décrire. Il joue ici un prof de philo dépressif qui n'a plus aucun intérêt dans la vie, jusqu'à sa rencontre avec une de ses élèves, merveilleusement incarnée par une Emma Stone qui revient devant la caméra d'Allen un an après Magic in the Moonlight. Enfin, ce n'est pas vraiment cette rencontre qui redonne gout à la vie à ce prof, mais une envie assez inattendue et spontanée, l'envie de tuer un juge pour aider une mère à obtenir la garde de ses enfants.
Comme tous les films du monsieur que j'ai vu, c'est avec une légèreté et une fraîcheur que tout se déroulera, aussi cruelle que soit l'histoire, c'est jamais plombant, jamais déprimant, au contraire, on a limite un sourire en coin quand quelque chose de tragique survient. Rien que cette ouverture, toute simple où le personnage de Phoenix roule jusqu'à sa nouvelle école, la musique par dessus, ça donne une promesse d'un film frais et attachant.
En parlant de musique, la bande son est vraiment vraiment bonne, un morceau revient souvent et c'est un pur plaisir, l'histoire de son coté est folle comme toujours avec Woody, mais aussi très belle, la scène à la fête foraine est un pur moment de simplicité et de bonheur. Les deux acteurs fabuleusement dirigés par le réalisateur forment un duo unique et qui marche à chaque plan, cette alchimie, c'est fou, et surtout captivant. L'histoire qui est mise en place assez rapidement d'ailleurs est du coup passionnante, et pas ennuyeuse pour un sous. Allen ne nous fait pas voyager ici, ce qui est pourtant son habitude, on se retrouve dans une petite ville en Amérique tout simplement, et pourtant Allen arrive à nous éblouir par ces décors sublimés par une photographie magique, dès la bande annonce, ça m'avais déjà impressionné. Les scènes en bord de mer sont une belle démonstration de la beauté du film.
En bref, papy Woody nous place ici dans une situation très spéciale, qui supporter, l'homme qui avait une bonne raison de faire ce qu'il a fait malgré l'illégalité, ou cette jeunette qui pour sa conscience ne peut se taire à propos de cet acte ? En tout cas le final est tellement réussi, c'est l'ironie du sort à son paroxysme. Donc il s'agit évidement ici d'un de mes coups de cœur de 2015 et surement du meilleur film du monsieur que j'ai vu jusqu'à présent, son duo d'acteurs épatant, sa réalisation parfaite, son scénario fou et humain, sa bande son entraînante et cette photo marquante sur laquelle j’insiste bien, tout ça collaborent avec brio pour le nouveau bijou du toujours inventif malgré les années Woody Allen.