Deux super combattants doivent sauver le monde. Du coup, ils cassent des rochers et des gros nounours. Si vous ne voulez pas savoir la fin, ne lisez surtout pas le titre du film.
L'homme qui sauva le monde commence par un gros doigt d'honneur au droit d'auteur. Le prologue interminable qui nous narre le pourquoi du comment est illustré par des images directement tirées du premier volet de La Guerre des Étoiles. Les scènes de combat spatial s'enchaînent, parfois en boucle, sans aucune logique. Pire, on nous fait croire que les deux héros sont dans un cockpit de vaisseau spatial en projetant les mêmes images derrière eux, avec les cuts entre les scènes. C'est assez magique, on dirait un spectacle de fin d'année. D'école primaire.
Les deux héros finissent par s'écraser sur une planète inconnue qui se trouve être la Terre, oubliée par la plupart des hommes de l'espace. On peut d'ailleurs noter que, même s'il est bien crétin, le scénario n'est pas le point faible du film. Bien que naïf, déjà vu et très premier degré, les "auteurs" ne sont pas trop tombés dans la facilité, même si l'on n'évite pas une ode à la religion pas très convaincante.
Sur Terre, c'est pas joli-joli (et je ne parle pas des costumes), c'est comme chez Candy, y'a des méchants et des gentils. Les héros doivent latter la tronche d'un grand sorcier super maléfique. Pour celà, ils vont se concocter un entrainement aux petits oignons digne de Rocky Balboa à base de destruction de rochers, de coups de poing dans la terre (protégeons la terre battue !) et... de sauts en trampoline. Cuneyt Arkin, le sympathique acteur principal, sorte de mix entre Alain Delon et Omar Sharif, peut ainsi faire étalage de sa souplesse et de son jeu d'acteur bien énervé. Le tout sur la musique originale d' Indiana Jones...
Et quand vient le moment des combats, c'est le feu d'artifice. Au sens propre, car le réalisateur joue avec la colorimétrie de l'image histoire de bien agresser nos yeux déjà rudement mis à l'épreuve. Notre héros bondissant va se castagner avec de gros monstres en peluche amorphes et il n'hésitera pas à enchaîner les jolis saltos inutiles et les roulades arrière, à donner des coups de poing à la caméra avec un visage rouge de colère, à arracher les bras de ses adversaires pour leur planter dans le cou... mais en portant une chemise de soie disco du plus bel effet. Georges Abitbol a du souci à se faire.
Bon, je passe rapidement sur la suite de l'histoire. Entre les bastons répétitives mais hypnotiques, le héros va mener parallèlement une histoire d'amour avec une muette un chouïa crispée et une bromance bouleversante avec son équipier pilote. Puis il va trouver une épée en carton, fabriquer des gants magiques et tuer le méchant sorcier en 4 secondes en lui appuyant très fort sur la tête. Et hop, c'est la fin, la muette retrouve la parole, l'Étoile Noire explose et le héros retourne je sais pas où en faucon millenium.