Ou comment le Alain Delon Turc nous livre un space (trèèèèèèèèèèès) space-opera avec 25 euros, des costumes de carnaval, des rochers en mousse, des stocks-shots de Star Wars, un passage de l'OST d'Indiana Jones, des habitations troglodytes, du kung-f(o)u, du papier alu, des couvertures de survies et le tout servi avec le sérieux imperturbable de notre ami Cuneyt Arkin.
Il m'a fallu plus de 20 ans pour pouvoir me pâmer devant ce bijou du WTF! Et grâce au net j'ai enfin pu poser mon regard émerveillé sur ce gros succès Turc.
Là où beaucoup de navet sont fait par imbécilité ou opportunisme, Turkish StarWars (son nom international) est de la même trempe que les films d'Ed Wood: c'est fait avec amour!!!
Pour nous autres, élevés au ciné US en majorité, nous pourrions avoir un regard critique très virulent, en égard aux effets spéciaux qu'ILM a su nous donner très tôt. Mais en Turquie à cette époque, l'accès au film étranger était bien moindre et donc, c'est le marché local qui régnait en maître. Tous les Turcs connaissent Cuneyt Arkin (même mon ex qui a 25 ans), c'est une célébrité encore active de nos jours.
Alors certes, il y a quelques passages à vide mais dès que l'action arrive, c'est...Wow!!! Formidablement touchant et fendart à la fois.
L'épée magique recouverte d'alu, le bisounours géant, l'entrainement du héros (ahhhh!!!), les combats chorégraphiés par...qu'importe, vu qu'ils sont épiques (et pic et colégram), les saladiers en guise de casques...
Cuneyt croit en son habilité en art martiaux. Cuneyt croit en sa vision de la SF. Cuneyt joue, écrit, fait la vaisselle...Il est de partout (tout comme les trampolines, d'ailleurs).
La misère, c'est beau quand c'est bien fait!
Dünyayı Kurtaran Adam (en VO) est beau.