Finlande. Nuit. M. sort du train à Helsinki et se fait tabasser. Il perd tout, y compris la mémoire.
Ce film de Kaurismaki se joue dans l’ombre.
La lumière, chaude, réchauffe péniblement les lieux et les nuits de ceux qui vivent dans l’ombre de cette société froide et sans âme. M découvre un monde parallèle, celui de la misère mais aussi celui de la débrouille où chacun tente à tout prix de s’en sortir, jamais résigné. Naît entre ces marginaux une forme de solidarité et des instants de chaleur.
Comme toujours avec le réalisateur, les personnages sont seuls, taiseux. La musique dit souvent beaucoup plus d’eux que leurs (rares) paroles. S’il ressort de leurs existences une désillusion, le film entier porte l’espoir en l’humanité. A la question "Que reste-t-il à ceux qui semble avoir tout perdu?" Aki Kaurismaki répond avec amour.
La lumière jaillit parfois de l’obscurité, dans ces petits riens de l’existence.