Prodige de ce film ennuyeux tu ne t'y ennuies pas !
Comment se peut-ce ?
humanité : Disposition à la compréhension, à la compassion envers ses semblables, qui porte à aider ceux qui en ont besoin : Traiter quelqu'un avec humanité.
Film des crises économique et sociale mâtiné d'une trivialité abrutissante, désespérante. Une Mascarade de la comédie humaine, du vide de nos vies de tous ces instants où il ne se passe rien et où nous attendons le vide final ou néant, de la misère culturelle ou imbécillité des personnages, de la pauvreté des relations sauf pour Pharaon qui semble absorber tous les malheurs (scènes avec le délinquant, l'infirmier psychiatrique et du baiser rédempteur à Joseph), étalage de la petitesse que c'en est presque indécent, et enfin misère sexuelle puisque c'est la seule distraction possible jusqu'à la nymphomanie pour l'héroïne et la encore le héros Pharaon absorbe par sa naïveté, sa candeur les travers de cette femme qui l'émeut.
Pharaon est la clé de ce film et l'acteur, une fois encore qui n'en est pas un, n'a pas volé sa récompense à Cannes ! Il ne dit quasiment rien pendant deux heures vingt et pourtant nous sommes pendus à ses lèvres espérant ses répliques, les lui soufflant presque et toujours nous sommes déçus et toujours à la scène suivante nous espérons ses paroles.
Pharaon regarde le Monde avec les yeux d'un enfant immature bouleversé qu'il a été par la perte de son épouse et de son enfant. Il est tout simplement atterré par la violence du monde qui le révulse, lui donne la nausée le fait souffrir (scènes où il tombe dans la terre, où il vomit sa pomme, où il hurle au TGV).
Malgré cette douleur vive ces chamboulements internes qui le perturbent il pardonne tout à tous et à sa façon il arrive à panser les plaies les plus vives, à donner un peu d'affection alors que lui même en a tant besoin.
Dans les films de Dumont souvent voire toujours les gens sont petits, insignifiants (comme nous tous) et parfois comme c'est le cas ici se cache un "Grand" : un "Pharaon" plein d'humanité.