La menace fantôme
Vous vous souvenez de M3gan ? Mais si, cette production Jason Blum, unanimement présentée, en fin d'année 2022, comme une énième banane flambée, ce qui n'a aucunement empêché le masqué de trouver ça...
le 4 sept. 2024
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Vous vous souvenez de M3gan ? Mais si, cette production Jason Blum, unanimement présentée, en fin d'année 2022, comme une énième banane flambée, ce qui n'a aucunement empêché le masqué de trouver ça cool.
Il faudrait, car L'I.A. du Mal en reprend les prémices et le discours.
Il sera donc encore une fois question de cette technologie qui ne cesse de régir notre vie, et de ses dérives de plus en plus déresponsabilisantes.
L'I.A. du Mal se montre cependant plus généraliste que M3gan, en élargissant son champ d'action et les phénomènes induits par le développement du tout numérique : deep fake, sextos, slut shaming, harcèlement, swatting... Tout cela par le petit bout de la lorgnette, de manière superficielle, mais avec suffisamment d'adresse pour rendre le propos tangible. L'intérêt est donc là au début de l'aventure.
Sauf que L'I.A. du Mal, à mesure qu'elle déroule son intrigue, se heurte à deux murs qu'elle se mange en pleine face.
Car comment, tout d'abord, faire peur en se passant à l'écran de toute interface physique ? Difficile, en effet, surtout quand le film est dépourvu du coffre nécessaire. D'autant plus que l'oeuvre se montre étrangement sage dans son intrusion et dans l'asservissement progressif de cette famille. Le film relèverait presque, si l'on exagérait un peu le trait, à un spot de sensibilisation produit par le service public dans le cadre des campagnes de prévention débilitantes dont il a le secret.
Ainsi, totalement dépourvu de tout spectacle furieusement bis et méchant, qui faisait pourtant tout le sel de M3gan, L'I.A. du Mal fait bien pâle figure dans son genre affiché.
Le deuxième, et sans doute le plus fâcheux, c'est ce final proprement abracadabrant, qui flingue littéralement l'édifice fragile et le propos qui avaient été dessinés jusqu'ici.
Mais il faut aussi se montrer magnanime et sauver les comédiens, John Cho, Katerine Waterston et David Dastmalchian en tête, qui ne déméritent pas et tentent tous d'instiller un peu de sève aux personnages qu'ils incarnent. Même si leur talent est gaspillé.
Il pourra aussi être souligné l'effort fourni pour se démarquer du classique happy end, tant L'I.A. du Mal semble faire son deuil d'une quelconque liberté que l'on abandonne de manière consciente, comme si toute résistance était inutile et le combat perdu d'avance.
Mais cela suffit-il au film pour se hisser au-dessus de n'importe quel épisode de la série Black Mirror sur le sujet ? Poser la question, c'est déjà, d'une certaine manière, y répondre.
Behind_the_Mask, qui lui aussi n'a qu'une intelligence artificielle.
Créée
le 4 sept. 2024
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