J'ai lu 99 francs et je me suis dit : OK, c'est de la merde. Puis, j'ai vu 99 francs et je me suis dit : OK, en fait Beigbedder ferait mieux d'écrire directement des scénarios. Eh bien voilà, après avoir vu L'idéal, je me dis encore la même chose : pas la peine de le lire, ça sera mieux en le voyant.
Que les choses soient bien claires, je ne pense pas une seconde qu'on a affaire à un grand film. Loin de là. Le jeu est souvent hystérique, avec un côté grand guignol qui ne m'a pas du tout touchée (coucou Audrey Fleurot) mais à la fin du film, j'ai quand même eu l'impression d'avoir regardé quelque chose.
Le propos, finalement, est intéressant : encore une fois, il sera question d'exposer dans leur concret toute l'arrogance vaine, la superficialité, la cruauté, la déconnexion d'un petit monde qui, à force de s'enfermer dans l'entre-soi, perd totalement ses valeurs et jusqu'au sens de son existence. Le beau, qui est au centre du film, est résumé à des formules mathématiques. Bel exemple de stress décisionnel que ce casting absurde, cette recherche de LA perle rare, voire impossible : on voit défiler des filles sublimes et tout ce qu'on a à leur dire, c'est qu'elles sont imbaisables, alors qu'on est soi-même impuissant.
Au passage, le film s'attarde aussi sur un spectacle trop souvent oublié : le puissant est lui-même un esclave, prêt à s'humilier, à se plier à toutes les gesticulations demandées par son maître alors que la perle rare, elle, reste pure et indépendante.
À l'occasion, jetez-y un œil. On a l'impression de regarder un truc superficiel mais on y repense après. Ça valait 99 minutes.