A l'instar de léviathan, l'idiot dépeint une russie corrompue où tout se vend et s'arrose, la gueule de bois magistrale qui s'en suit semble coller au peuple russe depuis au moins Dostoïevsky. Malgré l'inéluctable destin du personnage extrêmement bien campé de Dima, il subsiste une impression d'espoir. Est-elle dûe à la force que dégagent les personnages de Dima et de son père, idiots humanistes et intègres dans une ville gangrénée par la corruption. La beauté du personnage réside justement dans sa capacité à croire, alors que tout s'y oppose à l'être humain. Parce qu'il ne veut pas être corrompu dans sa conscience, il est au-dessus des autres et même ayant tout sacrifié à son intégrité, il reste ça que nul ne peut lui aliéner. Dérangeant et implacable.