Ce père que je n'ai jamais eu
C'est la deuxième version de cette histoire que je vois (il y a eu énormément d'adaptations du bouquin) ; l'autre, c'est celle avec Orson Welles qui m'avait bien fait tripper. Pour ce film réalisé 40 ans auparavant, il est forcément difficile de comparer puisque la technique n'est plus la même (d'autant plus que Orson avait probablement guidé un peu le réalisateur, ce qui donne ieu à des plans assez audacieux). En 1934, on peut dire qu'il n'y a pas encore beaucoup de films avec du des dialogues. Là réside l'audace, quitter peu à peu les codes du muet pour assumer pleinement le statut de film parlant.
Ce n'est pas toujours simple. On constate que le jeu des acteurs est fort théâtrale. Mais le découpage est pas mal fichu. Quelques séquences en parallèle, une variation intéressante des angles de vue. Les mouvements manquent parfois d'ampleur mais suffient à rythmer le film.
Le plus étonnant à propos de cette version, c'est le ton comique malgré la gravité de la situation. Les acteurs cabotinent, s'amusent, et parallèlement on voit des gens se faire tuer de manière horriblement trash : un coup de feu dans l'oeil, un type se fait écraser les côtes par une charette qui lui roule dessus, un matelot tome de très haut. Pas une goutte de sang, mais la violence est pourtant bel et bien là.
Le scénario est intéressant, le même que dans les autres versions je suppose. je n'ai pas lu le livre, donc j'ignore si ce film-ci est plus fidèle ou non (d'après ce que j'ai lu, oui). J'aime un peu moins le personnage du gosse ici que dans la version avec Orson. En revanche, la relation père-fils est ici mieux instaurée et plus émouvante.
Bref, un film bougreùent sympathique dont on ne se lasse pas de l'histoire, peu importe qui l'adapte.