Le crabe aux pinces dort
Je suis content, j'ai enfin retrouvé ce film d'enfance au souvenir très vague qui me paraissait effectivement avoir une lointaine ressemblance avec du Jules Verne et qui m'avait marqué par...
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le 4 août 2013
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Encouragé par un de mes éclaireurs, je me décide à chroniquer ce second film de mon récent petit cycle "julesvernien". Avec cette production britannique distribuée par la Columbia, il s'agit de la version la plus attachante et probablement l'une des plus réussies des adaptations de Jules Verne. C'est une production Charles H. Schneer à qui l'on doit déjà le fabuleux Jason et les Argonautes, le non moins fabuleux Septième voyage de Sinbad, ou encore la Vallée de Gwangi et le Choc des Titans version 1980 et quelques autres, autant de films remplis d'une imagerie merveilleuse. Ce producteur anglais s'est associé dans les années 50 à 70 avec le magicien des figurines animées, monsieur Ray Harryhausen, autant dire qu'on est assuré d'être éblouis.
Le film dispose d'un budget certes serré mais correct et suffisant pour fournir au maître des effets spéciaux de bonnes séquences ; les scènes de l'île ont été filmées sur les côtes espagnoles, la musique est de Bernard Herrmann, et le titre du film apparait au générique en français, preuve que la production a respecté le livre. En effet, même si le roman de Jules Verne ne comportait pas de monstres, le film est d'une grande fidélité, la production a juste rajouté des animaux géants pour intensifier la dramatisation, on retrouve le capitaine Nemo, déjà vu dans le Vingt mille lieues sous les mers des studios Disney, les 5 hommes s'échappent bien du siège de Richmond en ballon, mais ils seront rejoints sur l'île par 2 naufragées, histoire d'ajouter une présence féminine aguicheuse, surtout lorsque la jeune Beth Morgan troque sa robe victorienne pour une tunique sexy ultra courte.
Sinon, le film adopte une tonalité à la Robinson Crusoë qui permet aux thèmes de Jules Verne sur l'entraide et l'ingéniosité humaines de se développer. Au pur récit initial de survie face à la nature, Ray Harryhausen ajoute ses bêbêtes qui donnent des scènes très réussies, la meilleure étant celle du crabe géant ; c'est un vrai crabe filmé en gros plan et incrusté dans l'image face aux acteurs, d'où un meilleur réalisme, et comme dans Voyage au centre de la Terre, les raccords de grain d'image sont quasi invisibles. Harryhausen envoie ensuite une sorte de poulet géant et des abeilles géantes.
Cy Enfield apporte son expérience de la mise en scène, et le casting fait le job, même si on n'y reconnait que Garry Merrill, Percy Herbert et surtout Herbert Lom qui a moins de prestance en Nemo que n'en avait James Mason dans Vingt mille lieues sous les mers, mais il est ici débarrassé de sa haine contre l'humanité et aide les naufragés à s'en sortir.
Techniquement, le film qui est un cran au-dessous de Voyage au centre de la Terre pour les adaptations "julesverniennes", est d'un excellent niveau, il multiplie les prouesses et bénéficie de décors installés dans les studios de Shepperton (celui de la grotte, ou les ruines de l'Atlantide au fond de l'eau) ainsi que de grandioses peintures sur toiles un peu visibles, mais tout ceci donne un exotisme un peu mystérieux et son lot de magie et d'aventure au charme désuet ; pour moi, ça vaut cent fois des CGI dégueulasses qu'on voit depuis quelques années dans les productions modernes.
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Créée
le 24 juil. 2020
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