20,000 lieues sous les mers 2

Après le succès évident de 20,000 lieues sous les mers de Richard Fleisher, la plupart des grands studios hollywoodiens s'empressèrent de suivre le pas sur les adaptations de notre Jules Verne national. Ainsi, nous avons eu Le Tour du monde en 80 jours, De la Terre à la lune et Voyage au Centre de la Terre, chacun ayant son petit succès relatif.

Ne reprenant au final que peu de choses du roman original, cette nouvelle adaptation d'une fausse-suite à "20,000 lieues sous les mers" et "Les Enfants du Capitaine Grant" nous entraine donc sur une île paradisiaque (les décors sont exotiques à souhait) où plusieurs personnages bien différents se voient confrontés à des éléments surnaturels comme des animaux gigantesques et des colis anciens débarquant de nulle part, les premiers étant purement inventés par la production pour donner du piquant à une aventure au préalable plus proche du survival que du réel fantastique.

Nos héros sont donc principalement interprétés par des quasi-inconnus jouant pour la plupart très mal si ce n'est les convaincants Michael Craig en leader charismatique, Joan Greenwood en lady aussi hautaine que débrouillarde, Gary Merrill en sage reporter et Herbert Lom, futur mémorable Fantôme de l'Opéra dans l'adaptation éponyme de la Hammer, qui interprète ici un Capitaine Nemo excentrique. Car cette troisième adaptation du célèbre roman est avant tout kitch à souhait, autant par les trucages désuets que par certains aspects fantastiques n'échappant pas aujourd'hui au ridicule (le costume de Nemo, les incrustations...).

Ainsi, malgré quelques créatures bien évidemment merveilleusement bien animées par le grand Ray Harryhausen (le crabe et les abeilles géantes notamment), le long-métrage ne marquera pas vraiment les esprits à cause d'une réalisation sommaire, le metteur en scène américain Cy Endfield n'étant visiblement pas l'homme de la situation (il ne trouvera d'ailleurs réellement la gloire qu'en 1964 avec Zoulou). En somme, sans être la meilleure adaptation du roman, ni la plus fidèle, L'Île Mystérieuse réussit tout de même à nous dépayser durant une bonne heure trente grâce à des scènes d'action omniprésentes et le charme toujours opérant de l'animation de Harryhausen.