Les derniers jours d'un camp de garnison militaire à Madagascar, plusieurs années après la décolonisation mais juste avant que les militaires français ne quittent définitivement l'île. Campillo s'intéresse uniquement à la petite histoire, et se concentre sur quelques familles, quelques enfants surtout, dont un petit héros, fan de Fantômette, autour duquel tout le film tournera et qui est sans doute un portrait un creux de l'auteur. J'ignore d'ailleurs s'il a vécu enfant dans ces conditions, mais la naissance du sentiment homosexuel dans le film semble renvoyer à ce qu'il y a de personnel dans son oeuvre. On s'ennuie pas mal dans le film, car j'ai l'impression qu'il n'y a pas de sujet mais juste un décorum de posé, et des personnages qui évoluent dedans, qui s'emmerdent et qui transmettent ce sentiment au spectateur. D'ailleurs il est impossible de dire ce qui se passe dans le film en quelques mots, une fois le décor posé. Il y a quand même une petite nostalgie colonialiste qui se dégage de l'ensemble, que le cinéaste rattrape par un final très politique qui débarque sans crier gare comme un chien dans un jeu de quilles (le côté on se donne bonne conscience). Bon je me suis pas mal ennuyé, mais en même temps, je trouve le film plastiquement magnifique, l'image est très belle, j'ai été sidéré par Nadia Tereszkiewicz que je n'avais pas reconnue mais qui est bouleversante dans le film, et bizarrement il m'en reste pas mal d'images quelques jours après. Notamment la partie fantasmée sur Fantômette (le gamin imagine qu'il est Fantômette dans des scènes oniriques) : je les trouvais inutiles et trop longues, trop fréquentes, mais elles apportent une poésie mélancolique à l'ensemble plutôt bien vue.