L'Imaginaire
6.5
L'Imaginaire

Long-métrage d'animation de Yoshiyuki Momose (2023)

Voir le film

Quand les anciens du studio Ghibli donnent vie à leurs films, tous les rêves qui naissent dans la chambre d’un enfant s’enracinent dans la réalité. Et ce que nous considérions comme connu se mue, dès lors, en un continent inexploré. Mais si le faiseur de rêve s’éclipse, que reste-t-il de sa création ? Tel est le propos de L’Imaginaire.

En élargissant nos horizons, nous pouvons voir que les amis imaginaires réapparaissent de plus en plus souvent au cinéma. D’abord avec Jojo Rabbit de Taika Waititi, sorti en 2019, puis avec IF de John Krasinski, sorti plus tôt cette année. Bien que ces deux films aient connu une réception clivante, nous aurions pu croire le sujet épuisé. Pourtant, L’Imaginaire de Yoshiyuki Momose vient troubler cette tranquillité et nous rappelle que les amis imaginaires ont encore beaucoup à nous dire.


Quand l’imagination sort de la chambre


L’échange de perspectives a toujours été l’une des grandes forces de l’animation japonaise. Celui-ci permet de ne jamais prendre un thème pour acquis et d’en révéler une richesse souvent insoupçonnée. En abordant le sujet des amis imaginaires, le Studio Ponoc explore ce qui se passe lorsque l’imagination dépasse son cadre initial. Quand le créateur cesse de se manifester, et laisse place à l’existence autonome de sa création. Cette existence, bordée de conditions limitantes et idéalisées, fait de chaque enfant du film un démiurge en puissance.


Si l’enfant disparaît ou oublie son ami imaginaire, il ne reste alors qu’une création vide, ayant pour seule motivation de retrouver son créateur, où d’en trouver un nouveau. Cette liaison, presque religieuse, entre l’enfant et son Imaginary, constitue toute l’originalité et la pertinence de ce long-métrage. Cette nouvelle vision, teintée de deuil et d’absence de l’être aimé révèle une autre réalité. Celle que nous avons imaginée, celle qu’il était nécessaire de voir pour commencer à prendre soin de ce qui nous entoure.


Pour autant, si le film peut sembler assez pessimiste de prime abord, il révèle au fil de son déroulement de l’espoir et de la positivité. L’Imaginaire n’essaie pas de faire pleurer le spectateur, mais plutôt de lui offrir une leçon. Il montre que nous pouvons nous émanciper des raisons pour lesquelles nous pensions exister jusqu’alors. Nous reconstruire malgré l’absence des êtres chers. C’est là l’une des forces principales du film. Il se rend accessible à toutes et tous et n’essaie pas de se justifier dans ses dernières minutes. Le film se construit du début à la fin sur un propos qui n’est pas évident, tout en rendant hommage à chaque personne ayant déjà vécu une expérience similaire à celle de Rudger.

Lire la suite de la critique de Gianni sur : https://cineverse.fr/imaginaire-the-imaginary-de-yoshiyuki-momose-avis-critique/

CineVerse
7
Écrit par

Créée

le 1 févr. 2025

Critique lue 2 fois

CineVerse

Écrit par

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur L'Imaginaire

L'Imaginaire
constancepillerault
7

Critique de L'Imaginaire par constancepillerault

Film qui traite de façon originale du deuil et de l'imaginaire enfantin. La séquence d'introduction est visuellement époustouflante, le graphisme est plus convenu après (avec toutefois quelques plans...

le 17 juil. 2024

2 j'aime

L'Imaginaire
Youdidi
7

Rudger et compagnie

Yoshiyuki Momose est un réalisateur dont j'attendais son prochain long métrage avec impatience, et il serait peu dire que son retour en compétition officielle au festival d'Annecy 2024 m'a rendu...

le 6 juil. 2024

2 j'aime

L'Imaginaire
Linnearia
7

Un méchant terrifiant

C'est un beau film, très touchant. Quelques petites incohérences qui m'ont un peu gênées mais il fonctionne. Le méchant est juste terrifiant ! Les graphismes sont beaux. Je recommande.

le 18 juin 2024

1 j'aime

Du même critique

Dans la cuisine des Nguyễn
CineVerse
7

Cuisine et indépendance

Retour en force ou effet passager ? Ces derniers mois, les propositions de comédie musicale ont afflué au cinéma. Et ce n’est pas pour me déplaire. Le premier long-métrage de Stéphane Ly-Cuong...

le 12 févr. 2025

3 j'aime

The Insider
CineVerse
6

Critique de The Insider par CineVerse

Si Soderbergh mélange habilement les codes des films d’espionnage et de whodunit, THE INSIDER pâtit de son faible budget et des attentes suscitées par son casting cinq étoiles. Un film agréable, mais...

il y a 6 jours

2 j'aime

1

Blue Sun Palace
CineVerse
8

Avec le deuil pour royaume

Récompensée à La Semaine de la Critique lors du Festival de Cannes 2024, Constance Tsang aborde le deuil à travers un dispositif formel drastique dans son premier long métrage Blue Sun Palace.Parler...

le 28 févr. 2025

2 j'aime