Le capharnaum du Docteur Gilliam
Semi déception que ce Gilliam tant désiré à mes yeux. Trop brouillon, Docteur Parnassus souffre d'une narration sans doute alourdie par les contraintes qu'un tournage malchanceux (encore) placé sous le signe du chaos et de la scoumoune n'a pas aidé.
Tu fais chier Heath Ledger à cause de toi c'est le bordel.
Malgré de bonnes idées et une démarche sans doute sincère il n'en reste pas moins que le film souffre de plusieurs défauts. Une intrigue simpliste, une esthétique bâtarde entre le numérique à gerber et le music hall victorien en décor peint, une sensation implicite de lourdeur, et pour finir; Jude Law.
D'un point de vue purement visuel Gilliam aurait du user du carton-patte genre Brazil, ce qui aurait donné plus de consistance à son film que certains de ces passages sur fond vert dignes d'un Charlie et la chocolaterie. Ceci dit, Tim Burton est une chose, Terry Gilliam en est une autre. SI VOUS VOYEZ CE QUE JE VEUX DIRE...
Du côté des protagonistes les personnages au potentiel intéressant se révèlent sous exploités (le diable, Percy), si ce n'est anecdotiques (Anton et les autres figurants). Quand on a fini de baver sur Lily Cole et que le petit numéro du très honorable et attachant Christopher Plummer n'attendrit plus il reste quoi? Tony le personnage polymorphe à tête d'acteurs connus pas tous vivants dont le seul interprète lui insufflant une once de complexité et de charme noir en est mort. Cette déconvenue, bien que rattrapée tant bien que mal par Gilliam, ne peut que faire ressortir le manque de fluidité et de légèreté dont aurait eu besoin le sujet du film. Après on peut se demander si ce ressenti aurait été différent si on ne connaissait pas le contexte du tournage. J'en doute.
De bonnes idées cependant, notamment visuelles, et quelques passages qui fonctionnent bien. Néanmoins rien qui soit à la hauteur du titre. MAIS EN TOUT CAS CA SERA TOUJOURS MIEUX QUE DU TIM BURTON!
"Show must go on" : voilà qui résume parfaitement cette péloche.