Autant prévenir de suite, oui c'est un Dino Risi, non cela n'est pas une "comédie italienne".
J'ai mis un 1/4h à le comprendre et cela peut décevoir de prime abord. D'autant plus que ce film a été tourné entre "Le veuf" et "Une vie difficile", chefs-d'œuvre sordiens du genre que je vous conseille vivement mais vivement. :-)
Une fois cette "déception" assumée, on peut se plonger dans ce drame mondain (issu d'un bouquin et pas d'un scénar original, c'est marrant cela se sent) qui comporte néanmoins quelques points forts.
Risi (psychiatre de formation) possède l'air du détail, du petit truc qui semble anodin mais qui fait mouche ou sens, pas forcément à la première vision. J'ai du visionner avec déléctation 20 fois le Fanfaron et à chaque fois je vois un nx truc, pas forcément plein champ mais pertinent ou utile ou sympa.
Mylène Demongeot est une grande comédienne sous-estimée même dans un rôle qui ne lui sied guère.
Je découvre Peter Baldwin qui fait le taf, rien à dire. Même si une française et un ricain pour jouer des amants fougueux italiens...la joie des co-prod.
Comme svt chez Risi, les femmes "seconds rôles" sont, certes, belles mais avant tout jouent très bien. Ici Elsa Martinelli et Maria Perschy ne dérogent pas à la règle.
Claudio Gora toujours top chez Risi. De Sica, qui passe vite fait, aussi ainsi que Umberto Orsini que l'on reverra 10 ans plus tard chez nous avec Sautet.
L'emploi judicieux de la voix-off qui recadre le truc parfois et permet de lisser la chronologie du truc sans que l'on s'y perde.
C'est pas du Wong-Kar-Wai ou du Antonioni mais c'est bien filmé quand même à commencer par les plans de nuit et la scène initiale.
Donc 6/10 mais à revoir dans quelques temps pour les raisons invoquées ci-avant un soir sans rien d'autre à visionner.
Mais avant, tenter de parachever ma découverte du Risi majeur, grand observateur de son pays et de ses mœurs avec ses films 70's. S'il y a bien un cinéaste à découvrir chronologiquement, c'est bien lui.
Hélas, l'Hexagone n'avait pas ce genre de ténor, nous, nous nouvions vaguons à l'époque.
P.S. : Semble-t-il selon le "Dictionnaire du cinéma italien", si ce film avait marché en terme de fréquentation, Risi aurait continué dans les "drames" et pas les "comédies" et donc "Le Fanfaron" n'aurait sans doute jamais existé ainsi que tous les autres (Les Monstres, Parfum de femme...). Ma vision du cinéma ne serait pas la même :-). Comme quoi, cela tient à pas toujours grand chose.