Autant le dire, je ne sais pas encore si je dois le noter plus haut que bas, bien que je pencherais évidemment dessous la ceinture pour parfaire cette drôle de caricature.
Prenons (oh!) un lac, des cailloux, des fourrés, un parking et quelques hommes à poils (oh!) et tournons (OOOH!). Bien que le film ne manque pas d'intérêt et qu'il s'illustre par une singularité bienvenue en ce moment, je suis resté plutôt hermétique à la passion naissante des deux jeunes (enfin le moustachu ne l'est plus tant) amants et là, encore, je devine sur mon faciès s'illustrer un air on ne peut plus dubitatif (il fallait bien le mettre aussi... oh!).
Si l'on ne peut reprocher aux acteurs d'être véritablement faux, le ton et l'ambiance générale restent très monotones ; parti pris de Guiraudie qui nous impose un schéma narratif très précis : la Renault 25 se gare sur le parking (à l'ombre), le beau protagoniste arrive sur la plage sous le regard des laiderons (si quand-même, pour la plupart) qui bavent (si quand-même, pour la plupart), il dit bonjour à Henri, il s'installe près de Michel (apollon tout bronzé des années 80), il(s) nage(nt), ils baisent, la Renault 25 repart (dans la nuit). Tout ce beau monde enfermé dans quelques cadres : le parking, le bois et surtout le lac et sa plage.
Si l'insouciance règne sur les galets et les fourrés (oh!), c'est l'eau qui, dès le début du film devient l'objet du mystère car il s'en passe des choses (enfin une) dans ce tout petit théâtre : sexe sur commande, amitié inattendue, romance compliquée et bien-sûr, le noyé. Insuffisant pourtant à rendre le récit des plus passionnants tant on subit la répétition systématique de la narration et les dialogues qui tournent principalement autour d'un silure (créature impressionnante s'il en est), du verbe "jouir", et du noyé.
Dénué de tout artifice (c'est le cas de le dire), on comprendra pourquoi le film a suscité (oh!) quelques vives réac'tions. Le réalisme y devient presque documentaire et donc gênant pour certains, les scènes de sexe ne s'embarrassent d'aucune pudeur (c'est rare), et la musique inexistante pose le spectateur en simple voyeur du spectacle tantôt banal, tantôt glauque voire macabre.
Concluons (nous aussi)
Le film n'est fondamentalement pas si mauvais mais aussi remuant que la surface de ce très beau lac varois en plein été. On s'ennuie à peu près autant qu'eux (je ne pouvais l'oublier) mais tenant compte du niveau de ces calembours, il semblerait que l’irrigation sanguine chez moi viennent de finir son cycle complet.
(l'affiche est très belle et vive la moustache.)