Deux jeunes hommes font connaissance dans le train. L’un d’eux, Guy, est un champion de tennis dont les journaux parlent et l’autre, Bruno, est visiblement légèrement dérangé … Sachant grâce à la presse que Guy a une liaison et veut se séparer de sa femme, Bruno lui propose de faire un échange de meurtre pour brouiller la police : lui peut s’occuper de tuer la femme de Guy et ce dernier en échange tuera son père… Guy ne le prend pas au sérieux, mais avec un déséquilibré il faut toujours se méfier…


Hitchcock instaure dans Strangers on a Train un climat d’oppression, celle d’un homme qui s’est fait prendre au piège à son insu et qui est ensuite harcelé. Hitchcock est appelé le « maître du suspens », mais il est aussi un « maître de la composition ». Dans ce film, tout est à sa place pour faire passer au mieux ce qu’il veut faire passer. Comme ce plan où les spectateurs tournent la tête de droite et de gauche en suivant la trajectoire de la balle de tennis sur le terrain : au milieu d’eux un seul homme est immobile, Bruno, fixant Guy sur le terrain, un plan qui le rend inquiétant, il est isolé au milieu des autres dans son propre monde psychique. Mais aussi : l’ombre de la future victime se projetant dans le tunnel de l’amour de la fête foraine, tandis que son cri retentit ensuite en hors champ ; le meurtre vu à travers les lunettes de la victime ; le coup de poing donné par Guy à Bruno et dirigé sur la caméra, coup de poing que le spectateur se reçoit en pleine figure ; Le match de tennis avec la succession de plans de plus en plus rapides sur les deux tennismen qui jouent avec acharnement, le jeu devient de plus en plus nerveux et rapide tandis qu’un autre jeu se joue au même moment avec un étui à cigarettes autour duquel se noue un gros enjeu ; la magistrale bagarre finale sur le manège déchaîné, décuplant ainsi la violence de la scène et l’effet de cette lutte sur le spectateur qui se trouve embarqué dans ce manège devenu fou.


Hitchcock une fois encore nous entraîne dans son univers particulier fait de suspens et d’émotions créés par la force des images dans le cadre d’une histoire simple, mais que personne n'aimerait avoir à vivre un jour!

Créée

le 4 août 2022

Critique lue 152 fois

25 j'aime

9 commentaires

abscondita

Écrit par

Critique lue 152 fois

25
9

D'autres avis sur L'Inconnu du Nord-Express

L'Inconnu du Nord-Express
Gand-Alf
7

Kriss-Kross.

Relançant la carrière d'Alfred Hitchcock après plusieurs échecs consécutifs, "L'inconnu du Nord-Express" est adapté du premier roman de Patricia Highsmith, Raymond Chandler en personne ayant même...

le 2 oct. 2013

42 j'aime

4

L'Inconnu du Nord-Express
Docteur_Jivago
10

Stranger in the night

Alors que Guy, un champion de tennis, vit un mariage tourmenté, il va rencontrer un inconnu dans un train qui va lui proposer un marché assez spécial où chacun tuera une personne gênante dans...

le 22 août 2016

41 j'aime

12

L'Inconnu du Nord-Express
SBoisse
7

Quand la tentation s’insinue...

Champion de tennis en fin de carrière, Guy Haines est fiancé à la fille d’un sénateur, union qui lui ouvre une carrière politique. Or, sa femme le trompe ouvertement et refuse le divorce. Mieux,...

le 4 févr. 2020

29 j'aime

Du même critique

La Leçon de piano
abscondita
3

Histoire d'un chantage sexuel ...

J’ai du mal à comprendre comment ce film peut être si bien noté et a pu recevoir autant de récompenses ! C’est assez rare, mais dans ce cas précis je me trouve décalée par rapport à la majorité...

le 12 janv. 2021

66 j'aime

22

Le Comte de Monte-Cristo
abscondita
9

"Je suis le bras armé de la sourde et aveugle fatalité"

Le Comte de Monte Cristo est une histoire intemporelle et universelle qui traverse les âges sans rien perdre de sa force. Cette histoire d’Alexandre Dumas a déjà été portée plusieurs fois à l'écran...

le 30 juin 2024

54 j'aime

14

Blade Runner
abscondita
10

« Time to die »

Blade Runner, c’est d’abord un chef d’œuvre visuel renforcé par l’accompagnement musical mélancolique du regretté Vangelis, les sons lancinants et les moments de pur silence. C’est une œuvre qui se...

le 15 janv. 2024

34 j'aime

19