Le début est très encourageant pour une comédie sophistiquée et enlevée qui ne manque pas de sous-texte social percutant. On voit que Joseph L. Mankiewicz est producteur et l'on retrouve un traitement assez intelligent, dynamique et rempli de bons mots : l'introduction est rapide, nerveuse en allant droit à l'essentiel avec des personnages attachants tout en ayant du caractère et des motivations réelles. Les séquences introductives, l'arrivée à la petite gare isolée ou les premiers moments entre Joan Crawford et Franchot Tone sont assez savoureux.
Mais une fois que le film est placé sur les rails, c'est un peu pilotage automatique qui aurait oublié d'alimenter la locomotive en charbon. D'une mise en place brillante, on bascule doucement dans un film conventionnel, prévisible et qui fait beaucoup de surplace. Le dernier tiers en devient atone à force d'étirer chaque séquences pour des enjeux pourtant rapidement identifié.
La fin redresse un peu la barre et évite les pièges de la confession "Capraesque" avec des comportement assez dignes et humains. On retrouve alors la finesse d'écriture d'Arzner et la réaction de Crawford sur sa robe rouge se révèle lucide et touchante, comme sa relation avec la fiancée de Robert Young.
Cependant, je suis pas sûr que Joan Crawford soit vraiment à l'aise dans ce personnage, comme Robert Young un peu fade, loin du charisme de Franchot Tone.
Un peu partagé donc, et surtout frustré.