Le long métrage de Lewis Teague fait l’erreur, comme nombre de productions mettant en scène des animaux mangeurs d’hommes, de tout miser sur sa créature, au demeurant fort réussie. Les conséquences sont connues, et s’appliquent ici : écriture rudimentaire des protagonistes qui ne nous permettent pas de nous attacher, et donc de nous investir dans un récit convenu et répétitif qui souffre de ventres mous ; indifférence à l’égard d’une intrigue qui renvoie des impressions de déjà-vu, absence de mystère véritable autour du monstre dont la naissance est dévoilée en générique d’ouverture. Les apparitions de l’alligator souffrent d’ailleurs d’une musique singée sur celle de Jaws (Steven Spielberg, 1975), ainsi que d’une suite de plans furtifs qui cachent mal les astuces techniques pour faire avancer le reptile. Beaucoup d’invraisemblances dans les réactions humaines, notamment lors d’une séquence de mariage, achèvent de décrédibiliser un film moyen, rehaussé par son goût pour l’horreur et ses scènes d’attaques certes impressionnantes.