La menace verte.
La première aventure du géant vert signée Ang Lee n'ayant pas convaincu grand monde avec son David Douillet vert fluo, Marvel profite de la phase une de son initiative Vengeurs pour relancer la...
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le 28 mars 2014
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- Ça te fait quoi comme effet ? Qu'est-ce qui se passe quand ça arrive ? Qu'est-ce que tu ressens ?
- Tu te rappelles ces expériences où on était volontaires à Harvard ? Ces hallucinations provoquées ?
- Oui.
- Ça ressemble à ça. Sauf que c'est mille fois plus fort. C'est comme si on me versait 1 litre de LSD dans le cerveau.
- Et tu te souviens de quelque chose, de quoi que ce soit ?
- Juste des fragments, des images. Il y a beaucoup trop de bruit. J'arrive jamais à en tirer quoi que ce soit.
- Oui, mais il y a toujours toi qui existe à l'intérieur.
- Non. Non, pas du tout.
- En tout cas je sais que dans la grotte j'ai réellement senti qu'il me connaissait. Peut-être que ton esprit est là, mais parce qu'il est saturé il n'arrive pas à traiter l'information.
- Je ne veux pas maîtriser ce truc, je veux m'en débarrasser.
L'Incroyable Hulk réalisé par Louis Leterrier est le second opus à prendre vie au sein du Marvel Cinematic Universe. Un reboot à la version d'Ang Lee venant rejoindre Iron Man de Jon Favreau sorti la même année dans l'univers cinématographique Marvel. Un redémarrage bien pensé pour le géant vert qui entre les mains du cinéaste français trouve une forme beaucoup plus terre-à-terre et réfléchie que son aînée en armure, à travers une approche grave et douloureuse du super héros enragé de Stan Lee et Jack Kirby. Un cheminement dramatique qui encore aujourd'hui se dresse comme un des plus matures et sombres du MCU. Sur un scénario de Zak Penn auquel le metteur en scène et le comédien principal se sont joints, on rentre dès les premières secondes dans le vif du sujet. Une introduction musicale durant laquelle Bruce Banner (Edward Norton) se retrouve transformé en Hulk suite à une expérience loupée sous les yeux de son amoureuse Betty Ross (Liv Tyler), qu'il va blesser involontairement. Un incident auquel le général "Thunderbolt" Ross (William Hurt), va également assister. Voyant en ce monstre surpuissant l'occasion de mettre au point une arme qui pourrait servir à créer un super soldat. L'occasion de remettre au-devant de la scène un projet abandonné depuis longtemps dont le "Captain America" fut le représentant à une époque lointaine, mais ceci est une autre histoire. Une ouverture astucieuse permettant de résumer en seulement quelques secondes les évènements ayant conduit à la création de Hulk, évitant un allongement ennuyeux du scénario pour mieux se concentrer sur le vif du sujet à savoir : "Banner et sa croisade fugitive".
Une construction scénaristique qui tient ses promesses autour de l'élaboration dramatique de son personnage principal rongé par la solitude après des années de fuites. Un long périple l'ayant mené au Brésil où il mène une double vie. Une histoire à la fois complexe et savante qui va présenter Hulk non pas comme une compétence super héroïque, mais comme une véritable malédiction pour son hôte. Un Banner profondément meurtrie après une transformation. Un déroulé éprouvant où chaque fois qu'il reprend forme humaine, entame un long combat douloureux pour reprendre pied. Un maléfice auquel Banner essaie de découvrir un antidote. Faute de mieux, il suit en attendant des séances de tai-chi-chuan pour essayer de canaliser sa colère pour mieux la contrôler et ainsi éviter un débordement. Tous les jours fuir, tous les jours courir, tous les jours se cacher, tous les jours se contenir, chaque instant de chaque seconde rester attentif et en parallèle tenter de se débarrasser du monstre en lui. Une écriture bien pensée qui démontre qu'être Hulk n'a rien de cool, ni de rigolo : c'est une épreuve douloureuse ! Une exploration alarmante du personnage lancé dans un périple dénué de second degré pour mieux laisser place à un suspense haletant que l'on prend tout du long au sérieux. Une course frénétique pour une chasse à l'"homme" sous tension pour le pauvre Banner qui telle une bombe de nitroglycérine menace à tout moment d'exploser, ce qui accroît l'intensité des actions. Un périple tendu où se greffe un cheminement dramatique conséquent auquel s'ajoute une romance parfaitement digeste pour finalement laisser place à une action brute de décoffrage appuyée par des effets spéciaux efficaces faisant de ce film une aventure à part entière spectaculaire.
- Ça va faire une trotte jusqu'à là-bas. On irait plus vite en métro.
- Moi, dans un tube en métal sous terre avec des centaines de gens dans la ville la plus hostile du monde ?
- Oui, prenons un taxi.
L'Incroyable Hulk brille par ses séquences d'action impressionnante magistralement mise en scène. Une réalisation nerveuse qui multiplie avec une étonnante fluidité les différentes péripéties. On se régale de la traque mouvementée d'un toit à l'autre des demeures sinueuses des favelas brésiliennes, qui aboutira à une première transformation percutante du monstre vert qui fracasse tout sur son passage. L'un des grands moments étant la confrontation explosive dans l'université, où Hulk affronte l'armée du général Ross. C'est là qu'il fait la rencontre du génial Emil Blonsky (Tim Roth) alias l'Abomination, qu'il affronte. Une première confrontation incisive où le soldat ne doute de rien et ne se débine pas face au colosse vert. Un grand moment qui n'est là que pour prévenir du gigantesque affrontement final titanesque qui attend le spectateur. Un long duel phénoménal entre Hulk et l'Abomination où les deux mutants chargés en rayon gamma se frappe avec des coups puissants et écrasants. Un final qui tient ses promesses et se dresse comme l'un des meilleurs combat de fin pour la saga du MCU. Louis Leterrier se fait plaisir et par là même nous fait plaisir. La direction artistique s'appuie sur des effets spéciaux solides offrant un contraste sombre idéal pour la pièce dramatique qui se joue. Hulk est visuellement superbe. Il possède une colorisation foncée qui cadre parfaitement avec le reste pour un visage inquiétant où celui-ci fait flipper lorsqu'il passe en mode "berserker". Petit regret du côté de la photographie de Peter Menzies Jr. qui ne parvient pas à rendre une image aussi iconique que le spectacle présenté. La musique de Craig Armstrong apporte une touche mélodramatique à une mélodie qui sonne bien à l'oreille. Une composition musicale qui ne reste pas en mémoire mais gratifie le long-métrage d'une partition agréable.
Edward Norton fait un travail solide en tant que Bruce Banner. Il maîtrise parfaitement le personnage en tant que scientifique fugitif angoissé écrasé par la solitude. Bien que j'apprécie Eric Bana dans la version de 2003, et un peu moins Mark Ruffalo qui reprendra le rôle après ce film via une proposition trop légère du protagoniste, Edward Norton reste ma meilleure incarnation de ce "héros" traumatique. Une justesse sans prétention qui vise juste à tous les niveaux. Un comédien de la trempe de Norton dans un tel rôle est inespéré. Merci à Leterrier pour avoir convaincu ce monstre du cinéma de jouer dans ce film. Liv Tyler en tant que Betty Ross, l'amoureuse de Banner, sans sort plutôt bien. J'aime la simplicité de ce personnage à lunettes qui à défaut de véritablement aider Hulk dans les moments difficiles offre une belle complémentarité à Bruce Banner. L'alchimie entre Bruce et Betty fonctionne à merveille. Dommage qu'après cette œuvre aucun des deux comédiens ne reviennent dans la saga, l'un étant remplacé par un autre acteur et l'autre totalement snobé. William Hurt sous les traits du général Ross est convaincant en tant que gradé pourri qui rêve de créer le soldat parfait quitte à se servir de son propre gendre pour arriver à ses fins. Pour attraper Hulk, Ross s'entoure d'Emil Blonsky, un mercenaire auquel il va remettre une partie du pouvoir de celui-ci qui va finir par faire de lui une véritable abomination. Une créature monstrueuse et implacable qui rêve d'un adversaire à sa mesure. Tim Roth est excellent dans le rôle. Une menace bien flippante. Enfin, on apprécie le passage éclair de Lou Ferrigno, le premier Hulk de la série télévisée des années 70, qui faisait déjà une apparition dans la version de 2003 également en agent de sécurité. Robert Downey Jr. vient également nous faire coucou lors d'une séquence finale importante qui laisse déjà entrevoir le projet "Avengers", mais ceci est une autre histoire.
Le réalisateur français Louis Leterrier réalise avec L'incroyable Hulk, le deuxième opus de l'aventure super-héroïque du Marvel Cinematic Universe. Un film incisif que l'on regarde avec plaisir à travers une réalisation qui frappe dur et fort lors des différentes confrontations. Une description dramatique intelligente et sérieuse de chaque personnage qui apporte une dimension mature indispensable à cette œuvre qui se démarque de la plupart des autres longs-métrages du MCU par une proposition moins excentrique et plus terre-à-terre.
Un comédien monstrueux pour une créature incomprise.
- Mmmm, l'odeur de bière éventée et de défaite. Vous savez, je déteste dire que je vous l'avais dit général, mais le programme super soldat n'avait pas été gelé pour rien. J'ai toujours pensé que le matériel était nettement plus fiable.
- Stark...
- Général.
- Vos costumes sont toujours d'une telle élégance.
- Touché. J'entends dire que vous auriez un problème singulier.
- Vous feriez mieux de vous taire.
- Et vous de m'écouter. Si je vous disais que nous mettons une équipe sur pied.
- Qui ça, nous ?
Ma critique du film en duo sur la chaîne YouTube de Venom-31 : https://www.youtube.com/watch?v=3GLbZ8EqRVo&t=3s
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Créée
le 12 oct. 2022
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