Film noir? Mon oeil...

Présenter Cover Up comme une «perle noire» (le titre de la collection dans laquelle il est édité) est un peu exagéré voire mensonger, même si ce petit film signé du vétéran Alfred E. Green reprend, en les édulcorant au maximum les conventions du genre. Il faudrait parler plutôt d’un divertissement policier, plutôt bien fait par ailleurs et qui se regarde avec plaisir grâce à la présence de comédiens emblématiques du thriller de série B: William Bendix, épatant en shérif madré qui fait tout pour mettre des bâtons dans les roues de l’indésirable mais coriace détective incarné par Dennis O’Keefe. Comme le faisait remarquer un critique américain, Cover Up est sans doute le seul film policier de l’histoire dans lequel ni la victime ni l’assassin n’apparaissent à l’écran! Visiblement calibrée pour un public familial, cette œuvre sans prétention tient donc plus de la comédie romantique et du film de Noël que du thriller hitchcockien et à condition d’être averti, on ne s’en plaindra pas: les dialogues ne manquent pas de rythme ni de piquant et même si le dénouement est pour le moins désinvolte, le scénario (coécrit par Dennis O’Keefe) recèle quelques excellentes idées, comme l’adjoint du shérif qui ne répond que par gestes aux sollicitations de l’enquêteur ou le gosse impertinent qui perturbe un début de flirt entre Sam et la ravissante Annie venus chercher un peu d’intimité dans une salle de cinéma.