1995 c'est vraiment l'année du "Hé, vous savez ce qui serait cool ? Des jouets qui s'animent pour de vrai ?" Et quelques mois avant la sortie de Toy Story au cinéma, on avait eu droit à L'Indien du Placard : où l'histoire d'un placard magique qui permet de transformer les jouets en personnes réelles de quelques centimètres. J'avais été voir le film à sa sortie avec ma petite soeur et ma mamie. Quant à ma compagne elle avait le film en VHS. Chacun d'entre nous en gardait le souvenir d'un bon film.
Du coup, on voulait remettre, à l'aube du Noel 2021, ce film à l'épreuve de nos souvenirs. Est-ce qu'on a transformé un film tartignole en chouette souvenir d'enfance ? Est-ce que c'était si bien que ça ? Est-ce que ça en vaut encore le coup ? ....
.... Et au final, ouais, ça passe. C'est pas le film le plus mémorable du siècle, il y a des grosses lourdeurs mais ça reste vraiment un bon divertissement.
Alors, oui, avec une trame pareille le film aurait pu être plus fou et au final, les personnages transformés sont assez peu nombreux et on va surtout voir Ours Rapide (joué par un vrai acteur d'origine indienne, ça fait plaisir) et le cowboy Boo-hoo Bones, mais à mi-chemin le film explique très vite que le pouvoir du placard peut avoir des implications qui sont loins d'être funs. Et c'est d'ailleurs sur cette thématique là que le film part de façon étonnante : apprendre à être responsable de ses actes.
On part sur le fait de montrer un point de vue de l'enfance assez réelle. Omri doit avoir 7 à 9 ans, il a des frères ados chiants (qui ont des têtes d'ados des années 90) et malgré des parents aimant (dont le père est tellement une figure paternelle qu'elle est jouée par Richard Jenkins alias... LE PAPA DANS SIX FEET UNDER) et il a des problèmes de gamin de cet âge. Ça peut se voire dans les scènes où son pote Patrick va transformer le cowboy en personnage réel ou vouloir montrer les petits personnages à ses camarades de classe. Oui, c'est cons, mais c'est un gamin, c'est tout à fait le genre de conneries que les gamins font. (Idem pour la fameuse scène du bordel entre Dark Vador et le T-Rex : n'importe quel gamin aurait fait ça.)
C'est assez bien illustré avec la scène de racket. Elle pourrait sembler sortir de nulle part, mais au contraire, ça nous ramène vers quelque chose d'assez réel. On est tellement habitués à voir des bully qui se baladent par bande de 5 avec des blousons noirs qu'on oublie que le rackett c'est souvent un gamin plus fort qui va en voler un autre et que ça peut être super rapide. Et ça reflète bien le film, parce qu'ils jouent sur une carte assez réelle. (Idem, les parents s'inquiète de voir que leur enfant a été racketté.)
Cet aspect réel est renforcé avec Hal Scardino en Omry. Bon, il y a des moments où il n'est pas totalement bon (le plan séquence final, mouaif) mais il en fait jamais des caisses et possède un physique assez commun ce qui en fait vrai "gamin de 7 ans". Si le reste du casting est correcte, David Keith cabotine vraiment trop pour ce que le film tentait de faire. Le fait qu'on l'ai vu avec une VF d'époque, relativement correcte sans être exceptionnelle, ne doit pas aider non plus.
Les effets spéciaux d'ILM sont hyper propre. Il y a un mélange d'acteurs sur fond vert" et d'acteurs dans des décors plus grand qu'eux et pour le coup, j'ai rarement vu la supercherie (si, il y a une scène devant la télé qui fait un peu fake) et tous les moments où les personnages interagissent avec la main des enfants j'étais en train de me demander "mais comment ils font ?" On sent que pour la scène sous le plancher avec le rat ils n'ont pas pu faire quelque chose de convaincant mais au final ça rajoute quand même au suspens de ne pas voir ce qu'il se passe (et chose rare dans un film pour enfant : on a un jump scare hyper bien placé.)
Dommage que le reste du film est filmé de façon très plan/plan, ce qui donne un aspect un peu téléfilm à l'ensemble. Et puis niveau lourdeur, la scène finale montrant Omry et Ours rapide dans la forêt (et qui est le SEUL moment où les deux acteurs ont été filmés ensemble finalement) est pas subtile et pour le coup, là, les effets spéciaux ont mal vieilli.
Au final, ça passe assez vite sur ses 1 heure et demi et ça reste assez divertissant.
Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Oui.
Possibilité de remake/suite : Il y a eu au moins 5 suites au livre original, mais en film ça s'est arrêté là, le film ayant bidé (il est tombé face à.... Pocahontas.) Dommage vus que ceux-ci n'ont pas été traduits en français, j'avais envie de savoir pourquoi Omri faisait la bêtise de recommencer.
Le détail qui me titille 1 : Est-ce que les personnages en plastiques sont des gens qui vivent dans un monde parallèle et est-ce des gens qui ont vraiment existés et qu'on tire du passé pendant leur sommeil ? Et si c'est le cas, est-ce que ça signifie que Dark Vador a vraiment existé ?
Le détail qui me titille 2 : Pourquoi Omri cache-t-il le rat de son frère dans un panier à linge ? Déjà qu'il avait poussé la boule de l'animal dans les escaliers au milieu du film (c'est un miracle que l'animal ne soit pas mort de peur.) Il y a une détestation pour cet animal assez injustifié, d'autant plus que le rat ne devient une menace qu'à la fin du film.
Suis-je le seul ? A avoir envie d'appeler Omri, "Henry" durant tout le film ?