Un célèbre quotidien s'est transformé sous l'impulsion de son rédacteur en chef en immonde tabloïd qui fait ses choux gras du moindre fait divers atroce et qui s'éloigne de plus en plus du journalisme, allant jusqu'à organiser des soirées pour coeurs solitaires, etc. Cela irrite profondément les actionnaires du journal, mais plus il est pourri plus il marche et leur rapporte de dividendes, alors le patron soutient son rédac chef dans cette direction éditoriale. Mais le rédac chef est un homme dur au passé trouble, et il commet l'irréparable : il tue son ex-femme, certes par accident, mais en la violentant. Celle-ci venait de le retrouver et menaçait de dévoiler sa véritable identité. Il tente d'effacer les indices de son meurtre, mais la police et les journalistes s'en mêlent vite, et surtout ceux de son équipe, c'est leur spécialité ! Et là le film, qui était déjà un excellent film noir analysant avec justesse les pouvoirs et travers de la presse, devient absolument génial car les ventes du canard vont augmenter plus l'enquête avance. Et le rédac chef est tiraillé d'une manière vraiment originale entre le désir de camoufler son acte, et de ne pas être arrêté par la police, mais en même temps il sait que plus il va donner d'indices plus son journal va se vendre, et l'enrichir. Il y a une limite à ne pas franchir, mais il va vite être dépassé par les événements. Voici le cadre de ce film absolument passionnant, et qui plus est magnifiquement mis en scène par le souvent oublié Phil Karlson, et servi par une photographie de toute beauté.