Durant la Guerre de Sécession, le général nordiste Mitchell envoie en mission une vingtaine d’hommes commandés par un dénommé Andrews (Fess Parker) percer les lignes ennemies, afin d’y voler un train et de remonter vers le Nord en brûlant les ponts et en coupant les lignes télégraphiques sur leur chemin. Seulement le chef de la ligne (Jeffrey Hunter) n’est pas prêt à se laisser faire…
Le scénario ne vous dit rien ? Il s’inspire en effet du raid d’Andrews, un événement historique déjà adapté librement, sous l’angle de la comédie, par Buster Keaton à l’écran dans son hilarant Mécano de la General.
Ici, c’est sous le prisme historique que l’envisage Walt Disney, producteur du film, donc sérieux. C’est surtout l’occasion pour lui de manifester sa passion pour les trains, la majeure partie du film étant constituée par une poursuite entre le train du chef de ligne, et celui des espions Yankees. Les péripéties en sont parfois rendues très techniques, le scénario nous faisant assister à toutes les manœuvres d’aiguillage possibles et imaginables qui, si elles sont censées perdre les poursuivants, ont tendance à perdre également le spectateur, mais le spectacle reste très sympathique à voir. D’autant que les personnages ne sont pas sacrifiés au scénario, et on n’oublie pas de les rendre attachants.
On notera une absence de manichéisme particulièrement appréciable, car si le film adopte un point de vue nordiste, les Sudistes n’y sont jamais montrés comme les méchants, mais comme des adversaires loyaux et courageux. Enfin, la dernière originalité de cette Infernale poursuite réside dans sa fin, les obligations de l’adaptation historique empêchant le scénario de se conclure sur un happy end généralisé, ce qui n'est pas pour déplaire. Si le film souffre de quelques longueurs et clichés scénaristiques, il n’en reste donc pas moins un bon western familial dans lequel on s’implique volontiers, guère incontournable, mais profondément "disneyen" dans l'âme.